Le résultat net des trois banques islamiques actives en Tunisie a enregistré, en 2020, une augmentation exceptionnelle de 265% pour atteindre 62 millions de dinars (MD) contre 17 MD en 2019, selon le rapport annuel sur la supervision bancaire pour l’année 2020, publié, vendredi, par la Banque Centrale de Tunisie (BCT).

Cette évolution est le résultat de l’effet conjugué de certains éléments à savoir : le dédoublement du résultat net d’une banque en rapport avec l’accroissement des crédits engendrant, une hausse de sa marge de profit et de son PNB et la baisse pour une autre banque du coût du risque en lien notamment avec les mesures exceptionnelles relatives au report des échéances et au recouvrement sur certaines relations classées.

De même, le PNB des banques islamiques a connu, en 2020, une importante amélioration de 39,1% contre 18,5%, une année auparavant, qui reste dominée par la forte contribution de la marge de profit soit 71%.

Le coefficient d’exploitation des banques islamiques s’est, également, amélioré de 12,9 points de pourcentage par rapport à 2019, pour se situer à 56% ; lequel niveau demeure élevé vu que les 3 banques se trouvent en phase d’expansion.

Selon la BCT, l’activité des banques islamiques en Tunisie s’est fortement développée. En effet, la part des actifs qu’elles détiennent est passée de 5,1% en 2017 à 6,4% en 2020.

Ces banques accaparent 7,4% du total des dépôts et 6,2% du total des crédits du secteur bancaire à fin 2020. Pour les emplois d’exploitation de ces établissements bancaires, ils s’élèvent, au terme de l’année 2020, à 6607 MD enregistrant une augmentation de 1106 MD ou 20,1% par rapport à l’année 2019.

Le portefeuille crédit des banques islamiques a atteint 5750 MD composé principalement d’opérations Mourabaha (72%) et Ijara (15,5%).Les ressources des banques islamiques ont évolué, en 2020, au même rythme que l’année précédente, soit 16,4%.

Les dépôts des banques s’adonnant à des opérations islamiques s’élèvent à 6116 MD et sont constitués à hauteur de 36,4% par des comptes à vue, de 41,4% par des comptes d’épargne et de 15,9% par des dépôts participatifs. Les ressources à moyen et long termes des banques islamiques ont connu une légère hausse en 2020, contre une baisse sur les 2 dernières années, pour ne plus constituer que 1,6% du total ressources d’exploitation des banques islamiques contre 5,3% en 2017.

L’encours des créances classées des banques islamiques s’est inscrit en hausse de 38 MD (ou 9,9%), par rapport à 2019 pour se situer à 430 MD.