Soutenir les entreprises, c’est leur faciliter la vie, ce n’est pas les soumettre à plus de contraintes et de surcoûts, c’est leur faciliter l’accès au financement et ne pas les priver de leur trésorerie.
Soutenir l’export, ce n’est certainement pas en soumettant à la TVA les sociétés de commerce international totalement exportatrices, dont le rôle est incommensurable.
A-t-on idée de les obliger à avancer 19% de TVA sur leurs achats et à les laisser courir derrière l’administration fiscale durant des années pour se faire rembourser ? Et pourquoi le ferait-on ?
A-t-on une idée du besoin de trésorerie que va engendrer cette mesure et des conséquences désastreuses sur l’activité de ces sociétés et de celles de leurs fournisseurs et leurs clients ?
A-t-on idée de l’apport de ces sociétés en terme d’export et d’emplois, et du grave impact d’une telle mesure absurde et irrationnelle ?
Non ! Et on s’en fout apparemment ! Voici le courrier que je viens de recevoir d’une SCI tunisienne totalement exportatrice de renommée:
« Notre société commercialise ses produits (fermetures à glissières, boutons, rubans et accessoires divers, dont 90% sont produits par nos filiales) à 1 152 sociétés de confection totalement exportatrices.
Nous tenons un stock permanant de la majorité des produits afin de garantir un service de proximité et une célérité de livraison permettant à nos clients de répondre rapidement aux clients finaux. Le délai de livraison étant DECISIF pour tous !
Nous développons des produits spécifiques et apportons des solutions techniques aux besoins des clients finaux.
Nous regroupons les achats pour nos clients et nous livrons aux usines .
Nous offrons enfin un paiement à terme aux clients.
La levée de la suspension de la TVA sur nos achats, aura pour conséquence immédiate :
-la ponction de notre trésorerie et la mise en difficulté de notre activité
-le rallongement des délais , sinon le blocage de production des commandes clients
-la perte pure et simple de l’avantage comparatif des sociétés de confection exportatrices basé sur la célérité de la livraison, et donc la perte de leur compétitivité.
-le renchérissement de nos produits et services (du moins de ce qu’il en resterait).
Ce n’est pas la pérennité de notre entreprise et de celles de nos nombreux confrères qui est en jeu.
Ce qui est en jeu c’est bien la pérennité du secteur de la confection qui se bat tous les jours pour être plus réactif afin de coller aux exigences des clients et rester en course par rapport à d’autres pays concurrents.
Il est inimaginable qu’une telle mesure puisse être mise en application, ou même qu’elle ait pu être envisagée »!
Que dire ? Je reste sans voix !
Puisse la raison l’emporter.