La délégation permanente de la Tunisie auprès l’UNESCO à Paris a officiellement déposé la version papier de deux dossiers pour inscription au registre Mémoire du Monde de l’UNESCO: des correspondances des beys de Tunis avec Henry Dunant au sujet du droit humanitaire & des Documents rares sur la musique arabe dans les archives du Baron d’Erlanger à Sidi Bousaïd.

Le dépôt de la version papier de ces deux dossiers de candidature a été effectué, jeudi 23 décembre 2021, par Ghazi Ghrairi, ambassadeur délégué permanent de la Tunisie à l’UNESCO.

Ce dernier dit avoir présenté les composantes essentielles de chaque dossier et les parties tunisiennes qui ont été derrière leur élaboration.

S’agissant des Documents rares sur la musique arabe dans les archives du Baron d’Erlanger à Sidi Bousaid, le dossier est composé d’une collection de manuscrits rares en lien avec la musique du registre tunisien, arabe et méditerranéen. Il a été élaboré par des experts du Centre des Musiques arabes et méditerranéennes (CMAM) qu’abrite le Palais du Baron d’Erlanger, dans la banlieue nord de Tunis.

Construit entre 1912 et 1922 sur une superficie de 5 hectares, le palais d’Ennejma Ezzahra est l’ancienne demeure du baron Rodolphe d’Erlanger, peintre, musicologue et grand orientaliste franco-britannique (1872-1932). Le Palais est l’un des hauts lieux de la scène culturelle et artistique en Tunisie. Il s’agit d’un complexe culturel multidisciplinaire centrée sur la musique et ses différentes branches combinant également diverses activités scientifiques, littéraires et artistiques liées au théâtre, dance, littérature, et autres événements et conférences internationales.

Le dossier réunissant des Correspondances des Beys de Tunis avec Henry_Dunant a été réalisé par des experts des Archives nationales de Tunisie (ANT) qui constituent une institution à caractère culturel et historique.

Henry_Dunant (1828-1910) est le fondateur du Comite international de la Croix-Rouge et du droit international humain contemporain, a fait savoir le diplomate. Ce Suisse, naturalisé français, est connu pour ses multiples actions en faveur des droits humains ce qui lui a valu de remporter le premier prix Nobel de la paix en 1901 (décerné également à Frédéric Passy).

Ghrairi souligne que cette nouvelle candidature constitue la seconde du genre à être déposée pour inscription au registre Mémoire du monde de l’Unesco. Il rappelle deux autres dossiers inscrits sur le même registre Mémoire du Monde, dont celui des documents relatifs à la Course et les relations internationale de la Régence de Tunis aux 18e et 19e siècles (2011) & de l’expérience tunisienne de l’abolition de l’esclavage (2017).

L’UNESCO avait annoncé en novembre 2017, l’inscription de l’expérience tunisienne de l’abolition de l’esclavage de 1841 à 1846? au registre “Mémoire du monde” de l’organisation.

Le Comité consultatif international du programme Mémoire du monde avait proposé à l’unanimité de ses membres à la directrice générale de l’UNESCO l’inscription de l’expérience particulière d’abolition graduée de l’esclavage dans la régence de Tunis au cours de la première moitié du XIXème siècle sur le registre mémoire du monde.

Proposé en 2010 par les Archives nationales de Tunisie (ANT), le fonds documentaire La Course et les relations internationales de la Régence de Tunis aux XVIIIe et XIXe siècles a été inscrit en 2011 au Registre Mémoire du Monde de l’Unesco.

“L’UNESCO a mis en place le Programme Mémoire du monde en 1992. Cette mise en oeuvre est d’abord née de la prise de conscience de l’état de préservation alarmant du patrimoine documentaire et de la précarité de son accès dans différentes régions du monde..”, lit-on sur lle site de l’organisation onusienne.

Selon la même source, “le Registre Mémoire du Monde comprend le patrimoine documentaire qui a été recommandé par le Comité consultatif international et approuvé par le Directeur général de l’UNESCO, comme répondant aux critères de sélection en ce qui concerne son intérêt international et sa valeur universelle exceptionnelle.”

L’Unesco indique que “les comités régionaux et nationaux de la Mémoire du monde constituent une composante essentielle de l’organisation du Programme. Ces comités sont invités à “adopter les cinq stratégies clés: identification du patrimoine documentaire, sensibilisation, préservation, accès, structures, statuts et relation.”