On dit que la Tunisie est un musée à ciel ouvert, c’est tout à fait plausible après 3000 ans d’histoire et un emplacement stratégique au coeur de la Mare Nostrum, note Nejib Chouk, artiste photographe et fondateur des éditions “Mirage” avec 80 millions de cartes postales éditées.

Les sites archéologiques, les plages, le Sahara, ne sont pas nos seules richesses, il y a aussi le patrimoine immatériel et pour ceux qui veulent bien y croire on peut découvrir partout ou on met les pieds d’autres richesses, celle des hommes qui luttent pour un lendemain meilleur, celle d’un combat de survie d’un arbre mythique et même la dure pierre sans coeur nous interpelle et nous enchante parfois par sa forme. C’est le cas lors d’une petite escapade loin de la capitale, ajoute Nejib Chouk.

En cours de route et à une vingtaine de km au sud d’El Fahs, un grand rocher se dresse en bas d’une grande colline rocheuse, il a voulu voir de plus près ce gros rocher qui semble venir d’un décor de cinéma, et c’est une cascade de découvertes qui s’ensuit.

La colline qui a ” lâché ” ce gros rocher surplombe toute la région, “j’empreignis une piste assez raide pour voir un horizon meilleur. Etre retraité ne veut pas dire forcément battre en retraite” confie t-il avec humour.

Premier constat, il remarque la présence de dizaines d’oliviers qui ont curieusement choisi ce site pour s’y implanter. Le hasard a bien fait les choses car le but de sa sortie était la traque des oliviers à travers le pays. Un peu pour compléter une exposition sur ce thème, et surtout pour exaucer le vœu d’un grand ami de FB, Sidna Moncef Bouchrara, qui ne cesse de l’encourager pour qu’une carte routière des oliviers centenaires de notre pays puisse y voir le jour.

En regardant de plus près, on remarque que ces oliviers sont parvenus à pousser au coeur de la roche dure et sont parvenus à les fissurer, en écarteler les morceaux pour chercher un espace vital . On parle ici de bloc de roche dure de plusieurs tonnes et ce site devra être un lieu de recherche aussi pour ceux qui s’intéressent à l’olivier et son combat pour la survie.

En quittant la colline, “je fus rejoint par un habitant des lieux qui voulait connaitre le but de ma visite de ” sa colline ” évidemment au lieu de le provoquer en parlant de sa grande colline sauvage comme étant un bien public, je lui ai expliqué mon intérêt pour les oliviers, je lui ai même montré un de mes livres, aussitôt mis en confiance, il m’a proposé la visite d’un olivier centenaire et même confié un secret gardé à savoir qu’il avait trouvé un trésor: un filon de roches très rares, transparentes et de différentes couleurs qu’il appelait PIERRES A VERRES. Il me demanda de le suivre à sa maison et me montra des étalages de pierres transparentes époustouflantes, violettes, blanches, bleus, vert émeraude. Il les vendait sur la route contre la somme modique de 3 dinars la pièce, il m’avait expliqué qu’il avait creusé un petit passage dans cette colline et chaque jour, il y avançait à plat ventre sur 10 mètres pour l’atteindre, suivre le chemin de son filon et en extraire à la lumière de son smartphone ces pierres à verre”.

Son ami s’appelle RAMZI LAMARI. “Je le qualifie d’ami parce qu’il m’avait donné confiance et surtout parce j’admire ce jeune homme père de 4 enfants qui se débat seul pour nourrir sa famille, il a compris que, de nos jours c’est fini pour l’état-providence et il doit apprendre à se prendre en charge (12 millions d’entrepreneurs ça doit vous rappeler quelque chose mes amis)” explique-t-il.

“Je note au passage que ce que fait Ramzi est légal, des responsables de l’office des mines avaient pris des échantillons de ces pierres pour les analyser et il s’avère que l’indice des pierres précieuses commence de 63 à 89 alors que ces pierres à verre ne sont que dans l’échelle 56. Le filon était sur le terrain de sa famille et on l’a laissé faire”.

Certains lui ont proposé l’exploitation de son ” filon ” pour la somme de quinze mille dinars, il a refusé l’offre en me précisant que ” ça sera l’héritage de ma petite famille ” ” mon fils ainé est assez grand maintenant pour m’aider dans cette entreprise avait-il enchainé “.

“N’oubliez pas chers ami si vous passer là à Kef El Bellar (20 KM d’El Fahs) demander à voir Ramzi El Amari pour lui acheter une pierre à verre et lui demander de vous montrer un olivier centenaire, appelé ZITOUNET TOFFAHA”.

Né en 1953, Nejib Chouk débute sa carrière en 1976 dans divers journaux tunisiens. Il a à son actif 10 Expositions personnelles avec acquisitions du ministère des affaires culturelles.
Artiste photographe médaillé au concours du 72 ème festival International de photographie du japon 2012, il est le fondateur des Editions Mirage avec 80 millions de cartes postales éditées.

Auteur de 6 livres touristiques (texte et photos), il a participé avec ses photos à plusieurs beaux livres de la Tunisie. A son actif également une banque d’images, forte de 100 000 diapos et fichiers numériques. Il est également membre fondateur des artistes photographes de Tunisie.