La problématique de l’eau en Tunisie réside dans le déséquilibre entre l’offre et la demande en eau. La demande ne cesse de croître et elle est supérieure à l’offre qui est restée presque stagnante, a fait valoir, jeudi, le directeur général du bureau de planification et des équilibres hydrauliques au ministère de l’Agriculture, Hamadi Hbaib.

Invité par le club “ATUGE Durable”, qui relève de l’Association des Tunisiens des grandes écoles, lors d’une rencontre sur la thématique “Problématique de l’eau en Tunisie”, Hbaib a indiqué que l’offre en eau est passée de 1000 m3 par an en 1968 contre 430 m3 par an actuellement.

Pour l’eau potable assurée à travers le réseau de la SONEDE, la Tunisie est passée de 90 millions m3 en 1968 à 760 millions m3 actuellement.

Des pistes pour augmenter les ressources conventionnelles

Le premier responsable du bureau de planification et des équilibres hydrauliques au ministère de l’Agriculture, a fait savoir qu’une stratégie est en train d’être mise en place pour augmenter les ressources en eau conventionnelles par le biais de construction et de l’élévation des barrages et aussi le transfert de l’eau des zones productrices vers des zones consommatrices.

Il a évoqué aussi des démarches pour assurer des eaux non conventionnelles à travers la création de stations de dessalement, dont une est déjà fonctionnelle et trois autres sont en cours de construction, celles de Zarat à Gabès, de Sfax et de Sousse.

Hbaib parle aussi comme alternative pour mieux gérer les ressources en eau et optimiser l’offre, la carte agricole établie par le ministère de l’Agriculture. C’est un système d’aide qui permettra d’orienter les agriculteurs vers les cultures appropriées en fonction des ressources en eau disponibles dans chaque région.

Cette carte est appliquée actuellement dans 15 gouvernorats pour les eaux de surface, a-t-il dit, relevant qu’elle sera généralisée pour toute la Tunisie, tant pour les eaux souterraines que pour les eaux de surface.

La Tunisie est en train de finaliser la vision et la Stratégie du secteur de l’eau à l’horizon 2050 (EAU 2050). Ce projet qui prendra fin en juin 2022, consiste à doter le Gouvernement d’une vision et d’une stratégie à long terme, déclinées en plans d’action pour le développement et la gestion durable du secteur de l’eau.

Cette stratégie est axée sur 5 chapitres, dont trois ont été achevées. Les deux dernières phases examineront les différents scénarios permettant de minimiser les problèmes sur la sécurité de l’eau et la sécurité alimentaire, selon le responsable du ministère de l’Agriculture.