L’innovation et internet sont un espace de liberté, parfois illégal ; et une réglementation stricte bride souvent aussi toute volonté d’innovation.

En effet, si les États-Unis, premier pays au monde en termes d’innovation digitale, avaient appliqué une réglementation stricte de l’activité des start up, on n’aurait pas vu naître des géants comme RnB qui ne dispose d’aucun hôtel mais qui bouscule cependant l’industrie hôtelière et le tourisme ; Bitcoin, une monnaie virtuelle qui ne dispose d’aucune agence, ou d’un agrément bancaire d’une Banque centrale.

Vous aurez compris, en Tunisie c’est tout le contraire qui se produit : on réglemente tout, on verrouille tout, on pose des conditions partout, on exige des autorisations pour tout et partout…

Résultat des courses : il y a peu d’innovations, ce qui nous classe comme un pays attardé technologiquement même par rapport à notre contexte africain.

Uber est devenue la première agence de location de voitures au monde et n’avait besoin d’aucune autorisation ou agrément. La réglementation intervient toujours dans une deuxième phase pour limiter les abus et pour mettre en place des règles de jeux et des garde-fous. Car il est interdit d’interdire en économie.

A titre d’exemple, la Tunisie a mis 20 ans pour permettre à des banques de transferts, d’exercer ou d’avoir des box de changes, alors que plusieurs FinTech en Afrique subsaharienne ont proliféré depuis plusieurs années.

L’utilisation de Bitcoins est interdite en Tunisie, et les opérateurs télécoms n’ont pas le droit de faire du FinTech.

Dernière cerise sur le gâteau, l’Ordre des médecins vient de bannir et d’interdire les plateformes de télémédecine. Nous vous laissons le loisir de lire son dernier communiqué, alors que le Healtech est un moyen de résoudre plusieurs problèmes de santé.

Un exemple concret, l’hôpital public du Kef dispose d’un appareil IRM performant et d’un technicien pour faire les manipulations, mais d’aucun médecin spécialiste en imagerie médicale. Or une image IRM peut être transmise en temps réel à un centre de lecture et d’interprétation médicale en imagerie médicale à Tunis, Sousse ou Sfax dans le secteur public ou même privé.

La principale devise de la Tunisie est devenue chez l’élite politique, depuis 2011, l’administration, voire le secteur privé, «en arrière toute».

Maarouf