“Les besoins nets, aujourd’hui, pour que l’Etat boucle le budget de l’année 2021, s’élèvent à 3 milliards de dinars, dont la mobilisation doit se faire soit en recourant à un financement direct à travers la Banque centrale de Tunisie (BCT), soit via le mécanisme de coopération bilatérale pour s’assurer un appui budgétaire “, selon l’expert-comptable, Anis Wahabi.

Intervenant dans le cadre d’un webinaire sur le thème ” Le projet de la loi de finances 2022 : la situation actuelle et les défis”, mercredi 27 octobre 2021, Wahabi pense que la visite effectuée récemment par la cheffe du gouvernement en Arabie Saoudite prouve que l’Etat opte pour la deuxième alternative.

Vivement es réformes…

Evoquant les difficultés socio-économiques par lesquelles passe la Tunisie, l’expert-comptable affirme que les marges de manœuvre sont très limitées pour l’Etat aujourd’hui.

“Il faut prendre des mesures audacieuses, lancer des réformes réelles et mettre en place des solutions intelligentes qui sont en mesure d’alléger le fardeau des dépenses de l’Etat, dont l’orientation de la compensation uniquement vers les personnes qui en ont besoin, la libération d’un nombre de secteurs d’activités et aussi la réduction des emplois fictifs “, a-t-il dit.

Par ailleurs, il a affirmé que la prochaine loi de finances 2022 ne doit pas comporter des mesures fiscales, mais plutôt des mesures visant l’amélioration du climat des affaires, surtout en réduisant les procédures administratives et la bureaucratie, lutter contre la corruption, améliorer la logistique et résoudre les problèmes douaniers…

D’abord les priorités, puis la LF 2022…

De son côté, l’économiste Kamel Ghazouani a estimé qu’il est indispensable aujourd’hui de fixer les priorités du pays, avant l’élaboration de la loi de finances 2022, notamment les moyens à mobiliser pour créer de la richesse et assurer une croissance réelle, pour préserver l’équilibre social, et assurer le droit des générations futures à l’éducation, à la santé et à un environnement durable.

Il a en outre souligné l’impératif de fonder la LF 2022 sur des hypothèses réelles et prévoir un taux de croissance réalisable, pour éviter le même scénario qui se répète chaque année.

Digitalisation et decashing…

L’économiste met également l’accent sur la nécessité de faire face à la corruption, à travers la digitalisation et le decashing. ” L’unique moyen de lutter contre ce fléau qui ne cesse de se propager est de limiter au maximum les contacts directs entre les personnes et d’éviter les transactions en espèces “, a-t-il expliqué.

A noter que le webinaire a été organisé à l’initiative de l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE), en partenariat avec l’Union des petites et moyennes entreprises, dans le cadre d’une série de webinaires intitulés ” 90 min “.