“La culture et la vulgarisation scientifique”, c’est le thème d’un séminaire organisé jeudi 7 octobre 2021 à Tunis à l’initiative de la Cité des sciences et de la Délégation de l’Union européenne en Tunisie.

Parmi les points débattus au cours de cette rencontre qui se déroule pendant deux jours, figurent notamment les questions relatives à l’accès du citoyen à la science ainsi qu’aux jeunes et l’activité scientifique.

Le séminaire porte sur les moyens de diversifier les contenus des centres de sciences à l’ère de la diversité. ” De nos jours, explorer des techniques de vulgarisation scientifique et faire de la cité des sciences à Tunis un lieu d’apprentissage, de croissance et de culture est forcément tributaire d’une stratégie de culture et de vulgarisation scientifique et d’un cadre législatif et organisationnel approprié “, lit-on dans un document distribué à l’occasion.

Ce séminaire s’inscrit, selon les organisateurs, dans le cadre d’un besoin croissant de moyens de diffusion et de partage de la recherche vulgarisée qui nécessite non seulement des méthodes innovantes alternatives mais aussi une meilleure coordination entre les différents acteurs de la culture scientifique à savoir les universités, les technopoles, les structures de recherche et de développement ainsi que les acteurs sectoriels dans le domaine de la jeunesse, la sciences et la culture.

La diffusion de cette recherche vulgarisée nécessite aussi l’intégration aux réseaux européens et internationaux intervenant dans le domaine de la vulgarisation scientifique, estiment les organisateurs.

Dans une déclaration à l’agence TAP, le directeur général de la Cité des sciences, Fethi Zagrouba, a tenu à souligner que la cité des sciences s’est employée, depuis sa création en 1992, à vulgariser, diffuser et démocratiser la culture scientifique et technologique à l’échelle nationale auprès d’un large public, notamment, les jeunes.

“La Cité des sciences, à travers une panoplie d’activités scientifiques, dissémine la culture scientifique tout en encourageant la science citoyenne à travers un ensemble d’activité sous forme de manifestation, de rencontres, d’expositions, de démonstration interactive, d’ateliers, de clubs, d’écoles d’été et de visites régionales dans le cadre de l’itinérance, en se basant sur des techniques pédagogiques et ludiques”, a-t-il dit.

Face à la dynamique qui a marqué ces dernières années et qui a radicalement changé la vision des citoyens vis-à-vis de la science, les centres des sciences sont de plus en plus appelés à devenir des centres ludiques de divertissement scientifique bien adaptés à un public averti qui suit les avancées technologiques aussi bien dans le domaine de la santé, de l’écologie, de l’agriculture, du développement durable et de la technologie spatiale, a-t-il ajouté.

Selon Zagrouba, ces centres doivent, désormais, être un espace favorisant la communication scientifique pour lutter contre la désinformation et repositionner la place de la science dans les débats public. Cet avis a été aussi partagé par le chef de la section économique à la délégation de l’union européenne en Tunisie, Marco Stella, qui a affirmé que “la vulgarisation scientifique a un effet à long terme. D’où la nécessité de lui accorder la place qu’elle mérite dans les débats publics”.

Selon lui, cette rencontre n’est pas une action indépendante mais plutôt le démarrage d’une importante coopération dans le domaine.

Zagrouba appelle aussi à rénover le cadre législatif et organisationnel qui régularise les centres des sciences pour leur permettre de devenir des catalyseurs du changement social, technique et industriel et ce afin d’explorer les nouvelles techniques de dissémination scientifique et rendre ces centres de sciences des lieux d’apprentissage et de croissance aussi bien économique que culturelle.

Dans une déclaration à l’agence TAP, Rajeh Khemiri, chargée d’aide et de coopération internationale à la Délégation de l’union européenne en Tunisie, a affirmé que cette rencontre marque le début d’un projet plus ambitieux qui porte sur le rapprochement entre la science et la société.

Le projet SWAFY (Science With And For Youth – Science avec et pour la jeunesse) démarre vers la fin de cette année, selon le même intervenant qui a affirmé que les fonds alloués à ce projet s’élèvent à 9 millions d’euro. Il sera concrétisé en collaboration avec l’agence nationale de promotion de la recherche et la cité des sciences à Tunis sur une période de 4 ans pour le rapprochement de la jeunesse de la science.

Ce projet travaillera sur les 24 gouvernorats du pays pour traiter la question jeunesse et sciences ainsi que pour valoriser la science auprès des jeunes et pour remettre plus de confiance dans les sciences et dans les études auprès des jeunes et les aider à découvrir leur potentiel d’innovation ou encore les aider de façon plus directe à choisir leur carrière de formation, a-t-il expliqué.