La fabrication d’équipements électriques et électroniques s’est taillé la part du lion dans la création d’emplois dans le secteur privé entre 2009 et 2019. C’est ce qui ressort d’une note récente de l’Observatoire tunisien de l’économie. Les secteurs traditionnels d’emploi en Tunisie ont du mal à créer plus d’emplois, mais sont également les plus touchés par les instabilités nationales et internationales.

Ainsi, les cinq principaux secteurs privés en termes de création d’emplois entre 2009 et 2019 sont: l’enseignement ; la santé humaine et action sociale ; la fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques ; les industries alimentaires et de boissons ; le commerce de détail, de gros.

A l’inverse, les cinq derniers secteurs les moins créateurs d’emplois durant la même période sont ceux des activités de services administratifs et de soutien, des autres services personnels, de la construction, de l’industrie textile et habillement et de l’industrie du cuir et de la chaussure.

L’Observatoire indique qu’au cours des dix dernières années, le secteur privé tunisien a créé plus de 142 mille nouveaux emplois dans diverses industries. La fabrication d’équipements électriques et électroniques a créé 47 000 nouveaux emplois, soit 21% de la croissance totale dans le secteur privé entre 2009 et 2019.

La promotion de ce secteur a commencé au début des années 2000. Selon le rapport de positionnement stratégique des produits électriques, électriques et électroménagers publié par l’Agence pour la promotion de l’industrie et de l’innovation en 2001, ” ce secteur montre un taux de croissance confortable des exportations pour les marchés français et italien notamment pour les fils, les câbles isolés et les faisceaux de câbles avec des marges de profit annuels élevés “.

L’augmentation de la part des activités professionnelles telles que l’éducation, la santé et les actions sociales classées dans les cinq premiers secteurs avec plus de 32 mille nouveaux emplois est due au fait de la hausse des inscriptions dans les écoles privées, l’accès aux soins de santé privés et le nombre croissant des activités d’action sociale.

En revanche, l’Observatoire constate que les secteurs les plus importants de l’économie tunisienne, tels que le textile (le plus grand secteur employeur avec un total de 170 mille employés en 2019), les services administratifs (le deuxième secteur employeur avec environ 107 000 employés en 2019) et l’industrie de construction ont eu du mal à créer de nouveaux emplois et ils ont également été les plus touchés par les instabilités internes et externes.

Par exemple, l’industrie textile a perdu 28 mille emplois entre 2012 et 2016. En outre, les services administratifs ont perdu un total de 46 mille emplois en 2011 et 2012, suivis d’un léger rebond ces dernières années, où ils ont presque retrouvé les statistiques de 2010 avec plus de 9 mille nouveaux emplois en 2019.

Par ailleurs, l’industrie de la construction a perdu prés de 27 000 emplois au cours de la dernière décennie à cause des instabilités en Libye qui accueillait 32% des exportations totales de matériaux de construction, de céramique et d’industries du verre en 2013, selon l’APII.