L’évènement en matière de transport maritime, ces derniers jours, a été le naufrage, le 28 août 2021, en mer Egée (Grèce), du cargo vraquier céréalier « Sea Bird » qui transportait 7 000 tonnes de blé ukrainien (presque le quart des besoins annuels de la Tunisie en céréales), à destination du port tunisien de Sousse.

D’une capacité totale de 7 600 tonnes, le cargo battant pavillon togolais et enregistré au Liberia, a heurté un rocher auprès de l’îlot Krafia en mer Egée. Les 16 membres d’’équipage ont été sauvés par un navire libanais se trouvant à proximité.

Le cargo Sea Bird, après avoir quitté l’Ukraine, aurait fait escale dans des ports russes et turcs (Istanbul).

Cet accident aurait pu être classé comme “un accident maritime ordinaire“ n’eussent été les informations qui ont circulé sur les circonstances dans lesquelles ce vraquier a coulé. Rapportées par des médias locaux, ces informations ont été fournies en grande partie sur la page Facebook de Abdelwahab Héni, activiste politique tunisien basé à Genève. Autant dire qu’il faut prendre toutes précautions d’usage dans la publication de ces informations.

Selon le site Navy Lovers, l’équipage aurait effacé la vidéo retraçant le naufrage, insinuant que le naufrage du cargo n’aurait été possible que par négligences humaines ou sabotage.

Par ailleurs, propriété d’une société libanaise, le Sea Bird, âgé de 36 ans contre une norme internationale de 27 ans à 32 ans, est un cargo-poubelle. Il a été revendu à plusieurs reprises.

D’après le site « Maritime executive » spécialisé dans la navigation maritime, le cargo a fait l’objet, depuis 2015, de 30 contrôles par les services portuaires, soit un contrôle tous les deux mois. Pis, à chaque contrôle, des défaillances ont été identifiées.

Dès, il est question de s’interroger sur l’identité de l’importateur tunisien qui a conclu un contrat avec les propriétaires dudit cargo, sur les circonstances de la conclusion du contrat a été conclu, et sur le degré de responsabilité du ministère tunisien du Transport qui avalisé la conclusion d’un tel contrat.

Pour mémoire, deux parties sont autorisées en Tunisie à importer du blé. Il s’agit de l’Office du blé et de groupes agroalimentaires privés qui importent des céréales pour les transformer en Tunisie et les réexporter. Les importations de ces groupes privés seraient rarement contrôlées au quadruple niveau du déchargement, du transport, de l’entreposage et de l’utilisation finale.

Moralité de l’histoire : le choix de ce cargo et les circonstances de son naufrage semblent avoir des relents d’un nouveau scandale après celui de l’importation par un groupé privé, en 2019, de blé contaminé en provenance d’Ukraine, comme par hasard.

A méditer…

ABS