Le court-métrage “Festina lente” de Baya Medhaffar, une production tuniso-française de 20 minutes, a été retenu dans la sélection officielle notamment dans la compétition Flash du 32ème festival international de Cinéma Marseille (FID) qui se tient du 19 au 25 juillet 2021.

L’oeuvre qui sera présentée en première mondiale est un film à travers lequel court-circuiter les évidences, bousculer la logique, progresser par bourrasque, revendiquer l’impossible, est la méthode qu’a choisie Baya Medhaffar et, reprenant à son compte une antique devise, elle l’affiche dès son titre : ” Hâte-toi lentement “.

Il y a plusieurs explications à cette vitesse déclarée en même temps que freinée. Son film est, pour l’essentiel, fait de montage, assemblage d’images issues d’autres films, ce sont donc toutes les urgences venues d’autres œuvres qui culminent ici, mais aussi, se chevauchant, appellent à la patience d’en scruter les détails.

Montage ébouriffé auquel s’ajoute la technique de surimpression qui télescope les échelles, qui associe des figures et des fonds disjoints au départ, qui noue dans un même cadre des dynamiques et des lignes de force a priori étrangères : là encore, célérité accrue de ce qui apparaît à l’écran et exigence d’une observation au microscope, comme au ralenti.

Si l’on a dit là, un peu, de quoi se nourrit la pratique de l’oxymore dans Festina Lente, on n’aura encore guère éclairé la raison pour laquelle Baya Medhaffar l’aura tant souhaitée.

Alors ? Une constante se dessine, dans ce chaos vif et lent : les enfants. Ou, disons, l’enfance. Laquelle ? Celle de tous ses êtres à l’image, qu’on pourrait croire appartenir à la Croisade des Enfants décrite par Schwob. Celle d’une jeune et récente révolution. Celle de la réalisatrice elle-même, actrice et musicienne, qui a incarné un fameux rôle de rockeuse rebelle dans “A peine j’ouvre les yeux”?

Cette année la compétition FLASH, qui, comme son nom l’indique, rassemble des films dont la brièveté a la densité de l’éclair, l’évidence de l’éclat instantané, la beauté de la fulgurance. Cette compétition est transversale à l’ensemble des compétitions, comme celle qui concerne les premiers films et les candidats au Prix Cnap. Deux prix y seront décernés, dont, une première donc cette année, le Prix Alice Guy, qui reviendra, à l’intérieur de la compétition FLASH, à une réalisatrice.

Chaque année début juillet, le FID Marseille, Festival International de Cinéma de Marseille, dirigé par Jean-Pierre Rehm, propose un programme de 130 films à près de 23 500 spectateurs, dans des cinémas, théâtres, bibliothèques, galeries d’art, amphithéâtres en plein air, à Marseille.

Le festival présente un grand nombre de films en première mondiale, de premiers films, et s’impose aujourd’hui comme un gisement de nouvelles cinématographies, productions documentaires aussi bien que des fictions.