La signature et la validation des décrets gouvernementaux en Tunisie seront dématérialisées, à partir de la semaine prochaine, à travers la plateforme du système national de gestion électronique des courriers ” Elissa “, a annoncé Directeur Général de l’unité de l’administration électronique, Khaled Sellami.

Aujourd’hui l’administration est digitalisée à environ 85%, mais des efforts doivent encore être engagés pour avoir une administration entièrement digitalisée (Government to government), a-t-il ajouté, au cours d’un débat sur les ” Enjeux de la Transition Numérique de l’administration. Quid du Rôle des Startups ? ” organisé, vendredi, par le Centre des Jeunes Dirigeants d’Entreprise (CJD) et la Konrad-Adenauer-Stiftung.

Il a ajouté que plusieurs projets sont actuellement, en cours, citant à titre d’exemple le projet de Gestion Electronique des Echanges (GEC) qui permet d’échanger les correspondances entre tous les ministères à travers la plateforme, faisant savoir que la phase de signature électronique va être entamée.

Il s’agit, également, de la plateforme du système d’achat public en ligne (TUNEPES) dont le passage est obligatoire pour réaliser tout achat public et qui compte aujourd’hui 1300 structures publiques et 12 mille fournisseurs.

Au sujet des services en ligne fournis au citoyen, il a fait savoir que le pays compte 220 services en lignes portant sur la sécurité sociale, le paiement des factures, l’éducation et l’enseignement supérieur.

Le citoyen est au cœur de la transformation digitale de l’administration, mais des efforts restent à fournir afin d’offrir un nombre plus important de services en ligne, a indiqué Sellami.

Et de rappeler qu’environ 50% des citoyens utilisent les services en ligne et 50% préfèrent les transactions en présentiel à travers les guichets.

Cependant, il a souligné que l’utilisation de ces services varie d’un domaine à un autre, citant l’exemple de la plateforme de paiement des taxes en ligne (télédéclaration) dont le taux d’usage est de 90%, expliqué par le fait que certaines catégories d’entreprises sont obligées d’utiliser la plateforme.

Il a recommandé dans ce cadre de rendre l’usage des services en ligne obligatoire et renforcer les efforts de communication sur les services disponibles.

Revenant sur les défaillances de l’administration, il a rappelé que la Tunisie compte presque un million de fonctionnaires et employés des entreprises publiques, soit une machine très lourde.

Et d’ajouter que la digitalisation concerne toutes ces structures et couvre plusieurs aspects à savoir les systèmes d’informations des ministères, de l’administration et des entreprises publiques et les services rendus aux citoyens, outre les entreprises privées et la société civile.

” La volonté existe, mais il faut oser le changement face à la résistance de l’administration “, a-t-il expliqué.

Il a fait savoir dans ce cadre que l’administration ne dispose pas de compétences nécessaires pour conduire des projets de transformation digitale, vu l’absence de recrutements d’ingénieurs.

Le ministre des Technologies de la communication, Fadhel Kraiem a également noté un déficit énorme au niveau des compétences (ingénieurs et experts) dans la transformation digitale au niveau des différents départements ministériels.

Il a fait savoir que son département œuvre à la simplification des process d’achats (double contrôle, l’augmentation des plafonds) et gagner du temps dans la réalisation des projets dans le digital.

Il s’agit de neuf mesures qui ont fait l’objet d’un projet de décret qui sera probablement examiné, au cours de ce mois, en conseil ministériel.

L’objectif est d’identifier un cadre réglementaire de Partenariat Public Privé (PPP) pour faciliter l’accès des entreprises innovantes aux marchés publiques.