Avionav, c’est l’histoire d’un jeune ingénieur en informatique spécialisé dans l’ingénierie des systèmes intelligents. Diplôme en main en 2007, il a suivi une formation dans le business intelligence et le développement des solutions pour entreprises, et une autre en télécommunications.

Avant 2011, il vivait à Abu Dhabi. Mais emporté par l’euphorie du soulèvement du 14 janvier en Tunisie, il est rentré en 2012 parce que son pays avait besoin de lui. « Je voulais participer aux efforts de la révolution. Nous avions une responsabilité historique ».

Armé de ses 35 certifications internationales, le féru de la construction aéronautique a créé alors, avec son frère, sa propre entreprise : Oxygene Aeronautics.

Le premier aéronef 100% tunisien a été fabriqué par Oxygene Aeronautics suite à l’achat des plans conçus par le français Serge Pennec. Foued El Kamel a utilisé des moteurs de voitures avionnés. «C’est une pratique courante en Europe».

Après avoir attaqué la construction du deuxième aéronef, 2 ans après, il bute sur des difficultés financières et décide de mettre son entreprise en stand-by. «Pour nous, mon frère et moi, le plus important était la liberté nouvellement acquise d’entreprendre sans freins, sans interdiction, sans contraintes du régime et sans blocage d’ordre politique. En plus, avant 2011, nous n’avions pas le droit de construire des avions légers».

En 2014, il est sollicité par le propriétaire d’Avionav, une ancienne firme fondée en Italie en 1990, qui lui aussi traversait une crise financière et voulait céder sa petite compagnie installée dans notre pays depuis 2007. Avionav avait construit 100 avions depuis sa création. Entre 2007 et 2021, Avionav a fabriqué 40 aéronefs, 12 depuis son acquisition par les frères Kamel en 2017. Ils ont été écoulés aux USA, en Amérique latine, au Moyen-Orient et en Europe.

Pour Foued El Kamel, Oxygene a donné des ailes à Avionav en l’acquérant, mais le chemin de l’innovation et de la créativité ne fait que commencer.

A.B.A