Réagissant à l’affaire de la pollution de l’Oued de Béja qui déverse directement ses eaux dans le barrage de Sidi Salem, alimentant en eau potable des grandes villes du pays, relayée par les médias, la SONEDE a tenu, mercredi, à rassurer les citoyens quant à la salubrité des eaux de son réseau, issues des différents complexes de traitement et soumises à un long processus de traitement.

Dans une déclaration à l’agence TAP, le président de l’Unité de contrôle de la qualité des eaux au laboratoire central du complexe de Traitement de Ghédir El Golla, Mohsen Kaabi, a souligné que ” les eaux distribuées par la SONEDE ne présentent aucun risque pour la santé humaine “.

Et d’ajouter , qu’aucun changement n’a été constaté au niveau de la qualité des eaux brutes qui alimentent le complexe de Ghédir El Golla à partir des barrages, affirmant que le laboratoire procède à des analyses quotidiennes et à un contrôle instantané pour vérifier la qualité des eaux aussi bien brutes que traitées.

La SONEDE a aussi, relevé dans un communiqué publié mercredi, que les eaux distribuées à travers son réseau sont conformes aux normes tunisiennes et sont soumises à un contrôle quotidien pour vérifier leur salubrité et intervenir en cas de besoin.

En vertu d’une convention signée tous les trois ans, la SONEDE est approvisionnée en eaux par la Société d’Exploitation du Canal et des Adductions des Eaux du Nord (SECADENORD) à partir du Canal Medjerda-Cap Bon qui collecte les eaux des principaux barrages du nord, à travers deux prises d’eau.

La première prise se situe au niveau de la région El Agba (Gouvernorat de Tunis) et alimente directement, le complexe de traitement des eaux de Ghédir El Golla dont la capacité de production s’élève à 600 mille m3/Jour. La deuxième prise se situe au niveau de la région de Belli, dans le gouvernorat de Nabeul et alimente le complexe de traitement des eaux de Belli, dont la capacité est de l’ordre de 400 mille m3/Jour.

Ces eaux sont ensuite, soumises à un processus de traitement selon les techniques et les méthodes en vigueur partout dans le monde, avant d’être injectées dans les réseaux approvisionnant le Grand Tunis, le Cap Bon, le Sahel et Sfax.

La SONEDE a, à ce titre, indiqué que le processus de traitement se fait sur plusieurs étapes à savoir le dégrillage, la désinfection initiale, la coagulation, la floculation, la décantation, la filtration, la désinfection finale et l’utilisation de la technique du Charbon actif si le taux des matières organiques dans les eaux brutes est élevé.

Les eaux sont par ailleurs, soumises au contrôle des services spécialisées de la SONEDE au niveau des entrées des deux complexes de traitement à travers des analyses quotidiennes. Des analyses sont aussi effectuées durant toutes les étapes de traitement jusqu’au pompage des eaux traitées dans les réservoirs de distribution.

La SONEDE a, à ce propos, précisé que 21293 analyses ont été effectuées dans le complexe de traitement des eaux de Ghédir El Golla et 1472 analyses dans le complexe de Belli, en 2020. Les résultats ont été conformes aux normes tunisiennes NT09-13 pour les eaux brutes et NT09-14 pour les eaux traitées et potables.

En 2021, 5060 analyses sont à ce jour réalisées dans le complexe de traitement des eaux de Ghédir El Golla et 128 analyses dans le complexe de traitement de Belli.

Pour s’assurer de la salubrité des eaux, la SONEDE procède également, à la désinfection des eaux traitées au niveau des réservoirs de distribution et au suivi quotidien de la concentration en chlore libre dans tout le réseau.

Des échantillons des eaux distribuées sont également, prélevés quotidiennement sur tout le territoire, conformément aux normes tunisiennes NT09-14. Ces échantillons sont analysés dans les laboratoires de la société ou les laboratoires de la santé publique à travers des conventions signées à cette fin, a encore indiqué la SONEDE.

En 2020, environ 50000 échantillons ont été analysés et les résultats des analyses ont prouvé leur conformité aux normes pré-indiqués.

Parallèlement à l’autocontrôle effectué par les services de la SONEDE, les eaux distribuées sur tout le territoire sont également, contrôlées par les services du ministère de la Santé, a aussi souligné la SONEDE.

Rappelons que le député et président de la commission de la réforme administrative, de la bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, Badreddine Gammoudi avait révélé la semaine dernière, des photos montrant le versement d’eaux usées dans le barrage de Sidi Salem approvisionnant “en eau potable” les grandes villes du pays, dont le Grand Tunis.

Le 8 mars 2021, le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, a chargé le ministre des Affaires locales et de l’environnement par intérim et le ministre de l’Agriculture par intérim, ainsi que les établissements publics concernés, de présenter un rapport sur la pollution des eaux du barrage de Sidi Salem, dans un délai ne dépassant pas les 48 heures.

Lors d’une rencontre avec deux députés de l’ARP, Jaouher Meghirbi et Fares Bilel, Mechichi a également affirmé que toute partie impliquée dans cette affaire doit assumer sa responsabilité légale.