La Tunisie est capable de réintégrer le Top 50 dans le classement des pays dans les rapports internationaux, notamment celui de Doing Business, publication phare de la Banque mondiale (BM), a indiqué à l’Agence TAP, le directeur à la direction centrale de la compétitivité à l’ITCEQ, Haithem Zammali.

Le constat que “le TOP 50 est réalisable pour la Tunisie “, se base sur une analyse faite du classement du pays dans quatre rapports internationaux, par l’Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives, a précisé le responsable.

A cet égard, Zammali a rappelé que dans le rapport de Doing Business, la Tunisie était en 2011, dans le TOP 50, par rapport à 190 pays, occupant la 45ème place. ”

Ainsi, pour pouvoir gagner des rangs dans les classements internationaux et atteindre cet objectif, nous avons proposé, dans le cadre de cette analyse, des recommandations qui peuvent aider la Tunisie à réintégrer le TOP 50, à l’échelle internationale dans chacun de ces rapports “.

Pour ce faire, l’auteur de cette analyse, Hajer Mehouachi, de la direction centrale de la compétitivité, s’est focalisée sur l’analyse du classement de la Tunisie, dans quatre rapports internationaux.

Il s’agit des rapports de Doing Business (BM), de l’indice de perception de la corruption, élaboré par l’organisation non gouvernementale internationale Transparency International, de l'”Economic freedom index”, réalisé par the Heritage Foundation, et de l’index Global innovation, publié par l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI)

78ème dans le rapport de Doing Business 2020

En 2020, la Tunisie est classée au 78ème rang, gagnant 10 rangs depuis 2018 et 2 rangs depuis 2019. Elle est 2ème en Afrique du Nord, derrière le Maroc (53ème), 5ème au niveau africain pour la deuxième année consécutive, et 8ème dans le monde arabe alors qu’elle était 5ème en 2019.

Les meilleurs progrès réalisés en 2020 concernent, la création d’entreprise (+44 positions), l’obtention de permis de construire (+45), le paiement des taxes et impôts (+25), la protection des investisseurs minoritaires (+22), et le commerce transfrontalier (+11).

Pour l’ITCEQ, les principales recommandations pour l’amélioration du classement de la Tunisie, portent sur l’instauration de bureaux privés de crédit, l’encouragement des entreprises au recours à l’arbitrage lors de la résolution des litiges, le raccourcissement des délais de raccordement à l’électricité, l’amélioration de la procédure de redressement judiciaire et la participation des créanciers à la prise de décision dans le processus de règlement de l’insolvabilité.

En outre, les recommandations portent sur l’amélioration des pratiques commerciales internationales, et la facilitation des opérations d’import et d’export dans le port de Radès, en améliorant l’efficience de la Société Tunisienne d’Acconage et de Manutention (STAM) et en investissant dans l’infrastructure portuaire.

74ème sur l’Indice de perception de la corruption

Le pays est classé en 2019, au 74e rang sur 180 pays, selon l’Indice de perception de la corruption, gagnant une place par rapport à 2018, avec un score en 2019 de 43/100 (même score que 2018). Au niveau du monde arabe, la Tunisie est au 6ème rang, alors qu’elle était 7ème en 2018, devancée par les Emirats Arabes Unis, le Qatar, l’Arabie Saoudite, Oman et la Jordanie.

Selon l’ONG, Transparency international, les pays qui ont un score inférieur à 49/100 (ce qui est le cas pour la Tunisie) sont considérés comme étant des démocraties imparfaites. Le score enregistré pendant les 4 dernières années n’a pas évolué considérablement.

Des progrès sont enregistrés dans la législation de lutte contre la corruption, à travers les lois récentes pour protéger les dénonciateurs et améliorer l’accès à l’information, associés à un renforcement de la responsabilité sociale de la société civile.

Après la révolution, la Tunisie s’est inscrite dans une démarche de transparence et de lutte contre la corruption à travers divers lois, instances et organes de contrôle.

A cet égard, l’ITCEQ appelle à la promotion des institutions chargées de maintenir l’équilibre des pouvoirs, et à veiller à ce qu’elles puissent fonctionner librement et en toute indépendance, ainsi qu’à la mise en œuvre pratique et effective de toute législation visant à lutter contre la corruption. Il s’agit également, de soutenir les organisations non gouvernementales qui sont un relais en matière politique et qui peuvent assurer un suivi des dépenses et des actions publiques, d’assurer la liberté d’expression et la liberté des médias ainsi que la sécurité des journalistes de telle sorte qu’ils puissent travailler sans faire l’objet d’intimidation et de harcèlement.

La Tunisie est 125ème sur l’Index economic freedom 2020

Selon cet indice, la Tunisie occupe le 125ème rang en 2020 (- 29 positions par rapport à 2018, et -3 positions par rapport à 2019). Elle est 9ème au niveau du monde arabe, et 21ème au niveau africain. Elle se classe parmi les pays ” essentiellement non libres “, avec un score de 55,8/100 en 2020, contre un score de 55,4 en 2019.

D’après l’ITCEQ, il est recommandé de remédier aux lacunes en matière de politique budgétaire, de liberté financière et d’intégrité gouvernementale, de rationaliser les dépenses gouvernementales, d’accélérer les réformes juridiques pour instaurer un système judiciaire solide et indépendant et de poursuivre la lutte contre le phénomène de corruption en Tunisie.

Pour ce faire, des mécanismes pouvant inciter à dénoncer les atteintes à l’intégrité, tant au niveau national que local (consultations ouvertes, participation des citoyens à la mise en œuvre des principes d’accès à l’information), doivent être instaurés et communiqués à large échelle. Il s’agit également, d’assurer la transparence, de renforcer le contrôle fiscal et de lutter contre l’évasion fiscale.

L’ITCEQ préconise de recourir à l’amorçage et au financement participatif qui sont des outils plus efficaces, d’intégrer le secteur informel dans le circuit économique du pays, ainsi que d’élargir le champ d’application de la TVA, et d’abandonner le régime forfaitaire.

La Tunisie est 65ème selon Global Innovation Index 2020

Selon le classement 2020 de la Tunisie dans ce rapport, la Tunisie a occupé le 65ème rang contre 70ème en 2019 Le pays est classé 2ème au niveau du monde arabe, et 3ème au niveau africain. Le Score 2020 est en légère baisse, soit 31.21 contre 32.83 en 2019.

Selon ce rapport, la Tunisie a enregistré une amélioration, au niveau des domaines relatifs aux outputs de l’innovation, contre un recul pour ceux liés aux intrants de l’innovation.

L’ITCEQ a mis en exergue l’importance de garantir la liberté de création, de structurer le tissu économique en le basant sur la haute technologie, de porter le système éducatif au rang mondial et de l’orienter fortement vers les sciences et les technologies modernes. Et de préconiser une intégration plus profonde dans une coopération internationale équilibrée, d’assurer des stratégies d’efficience de la gouvernance, et d’évaluer les impacts à court et à long termes de la pandémie sur les systèmes scientifiques et d’innovation.