Depuis des semaines, tout l’establishment politique, économique et monétaire de la Tunisie attendait la sentence de l’agence de notation Moody’s. Celle-ci est tombée le 23 février 2021. L’agence a décidé d’abaisser la note de l’émetteur à long terme en devises et en monnaie locale de la Tunisie de B2 à B3 en maintenant la perspective négative.

Cela signifie que le niveau de risque de tout projet de crédit que pourrait solliciter la Tunisie sur le marché financier privé international est très élevé.

Une récente étude exploratoire, effectuée à Londres pour savoir quel montant de crédit pourrait mobiliser la Tunisie sur ce marché, a révélé que si elle sortait aujourd’hui, sur le marché international, elle ne pourrait mobiliser que 300 millions de dollars à des taux d’intérêts supérieurs à 11% et avec des délais de maturation entre 3 et 5 ans.

Afif Chelbi, et ancien président du Conseil d’analyses économiques dans le gouvernement Chahed qui a fourni cette information, lors d’un entretien avec un média de la place, a qualifié de « folie » toute aventure dans ce sens.

Toutefois, contrairement aux traditionnels experts qui jouent les Cassandre, sur les plateaux de télévision et prédisent au pays tous les malheurs, Afif Chelbi estime quant à lui que la Tunisie a toutes les chances de se rattraper et de retrouver le chemin de la croissance si le gouvernement adopte, en urgence, une stratégie à trois dimensions.

Celle-ci consisterait à venir en aide aux PME et aux TPE pour sauver le tissu industriel (activation de lignes de crédit), à dynamiser les secteurs à travers la mise en œuvre d’une dizaine de pactes de partenariat et à soumettre aux bailleurs de fonds un business plan (feuille de route) qui comporterait non seulement des engagements mais également des mesures concrètes pour initier, avec des délais précis, les réformes structurelles convenues.

ABS