Le taux d’exploitation des eaux souterraines, y compris celles des puits anarchiques (dont le nombre s’élèverait à 24 000), a augmenté de 126%, à cause de l’absence de stratégie prospective visant à faire face à l’évolution de la demande en eau d’irrigation, selon la Cour des Comptes.

Dans son 32ème rapport annuel présenté, mercredi 10 février 2021, lors d’une conférence de presse, cette juridiction souligne que les points de contrôle de l’exploitation de la nappe phréatique n’ont pas dépassé 146 chargés de surveiller plus de 12 000 puits.

Le blocage des dispositifs de contrôle (74%) a empêché de mesurer le niveau de 18 nappes phréatiques, dont l’exploitation a dépassé 170%.

La Cour des Comptes a conclu que 192 puits, créés au cours de la période d’octobre 2013 à 2019 moyennant une enveloppe de 45 millions de dinars, ne sont pas entrés en exploitation à cause principalement de la non programmation de l’équipement de 63% de ces puits et de la hausse du taux de salinité ou du faible débit de ces puits.

D’après le même rapport, la Tunisie n’a pas élaboré un plan d’action pour anticiper la demande d’eau destinée à l’irrigation, outre l’absence d’une programmation claire de mise en œuvre des différentes composantes des projets. Ceci a conduit à un déséquilibre entre les quantités d’eaux consommées et la capacité des ouvrages d’approvisionnement d’eau de surface qui ne sont pas en mesure d’accueillir des quantités supplémentaires, sachant que durant la période d’octobre 2013 à 2019, les quantités consommées ont enregistré une hausse de 1% par an, soit l’équivalent de 2,4 millions de mètres cubes.

La Cour des Comptes a appelé à la nécessité d’exploiter davantage les ressources souterraines en intensifiant les points de contrôle, en programmant des actions de suivi, en réduisant l’épuisement des ressources souterraines et en respectant la programmation des zones irriguées.