Les problèmes de financement des entreprises, les défaillances au niveau du transport et de la logistique, notamment celles observées dans le port de Radès, les lacunes en matière de la réglementation douanière et l’absence de la transparence, sont les principaux obstacles auxquels font face les sociétés tunisiennes, selon un nouveau rapport publié par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD).

Il s’agit d’une lecture analytique du potentiel de quatre pays de la Méditerranée (Tunisie, Maroc, Egypte et Jordanie) quant à la relocalisation des chaînes de valeur.

L’analyste macroéconomique de la BERD, Philipp Paetzold, note toutefois, lors d’un webinaire, organisé vendredi 29 janvier 2021 par la CONECT International, sur le thème ” Place de la Tunisie dans la mondialisation Post-Covid “, que notre pays dispose de plusieurs atouts, ce qui lui permet d’être un acteur potentiel de relocalisation dans la chaîne de valeur mondiale et surtout européenne.

En fait, la crise sanitaire aurait pour conséquences la montée du protectionnisme, et de la démondialisation (une nouvelle organisation de l’économie mondiale), d’où le recours de grandes firmes internationales soit à la relocalisation, soit à la recherche de nouveaux sites de production.

D’après Paetzold, la Tunisie est déjà présente dans la chaîne de valeur de plusieurs secteurs d’activités, et dispose d’importants atouts et compétences et d’une valeur ajoutée dans un nombre de filières, telles que l’aéronautique, l’électronique, le textile, l’industrie pharmaceutique…, ce qui renforce le potentiel du pays pour la relocalisation.

De son côté, l’expert-Comptable et député, Faycel Derbel, a indiqué que l’amélioration de la position de la Tunisie dans la chaîne de valeur mondiale, reste tributaire du lancement de plusieurs réformes favorisant l’amélioration du marché du travail, et plus précisément des compétences humaines (grâce à la révision du système éducatif), de la productivité, de l’infrastructure et de cadre réglementaire.

” Le code du travail tunisien remonte à l’année 1966. Il faut le réviser pour qu’il s’adapte aux nouvelles exigences du marché du travail, et favoriser l’attraction des investisseurs “, a-t-il souligné.

Pour sa part, le directeur général de l’Agence de Promotion des Investissements Etrangers (FIPA), Abdelbasset Ghanmi, a fait savoir que l’Agence œuvre à préserver le niveau des investissements étrangers, et ce, en veillant à retenir les sociétés étrangères déjà installées en Tunisie, en les accompagnant et appuyant surtout durant cette conjoncture délicate.

” Nous veillons, parallèlement, à identifier de nouveaux investisseurs potentiels dans des secteurs cibles, en organisant des campagnes de promotion du site de la Tunisie, tout en mettant en avant les avantages comparatifs de notre pays, tels que la proximité de l’Europe, le réservoir de compétences humaines, surtout dans le domaine numérique et digital, le faible coût de production… “, a-t-il souligné.