“L’internat public de Makthar (Siliana), comptant 500 élèves est désormais autonome énergétiquement. Il couvrira, à partir de la rentrée prochaine, les besoins énergétiques de 3 autres écoles isolées, dans sa zone géographique”, annonce le fondateur de l’association ” Wallah We Can “, Lotfi Hamadi, sur sa page Facebook.

Cet internat est pris en charge par cette association, dans le cadre de son projet de réhabilitation des internats dont l’objectif est de contribuer à garantir l’égalité des chances pour tous.

“Après 4 ans, avec 140 panneaux photovoltaïques installés, une cinquantaine de chauffe-eaux solaires, plus de 200 000 kilowatts produits, l’internat pilote de Wallah We Can a atteint son premier objectif: devenir autonome énergétiquement. Nous aurions même pu produire plus avec une gestion locale plus sérieuse”, s’est-il félicité.

Il reste maintenant à réduire la consommation d’énergie, apprendre au personnel à ne pas éclairer le jour, au directeur à entretenir les équipements, pour optimiser la production et augmenter la marge production-consommation, ajoute-t-il.

Et Hammadi de rappeler: ” constatant que l’Etat n’arrive pas à garantir les bonnes conditions de vie et d’études des élèves, nous nous sommes lancés dans le projet de démontrer que si nous rendons autonomes (en énergie) et autosuffisant (en alimentation), les établissements scolaires, nous pouvons dégager des économies qui permettront de financer l’entretien des bâtiments et les activités extrascolaires des élèves “.

Toujours selon lui, ” ce projet lancé il y a presque 5 ans, va encore prendre 5 ans pour pérenniser et modéliser le projet pilote et développer des solutions techniques avec les ingénieurs du ministère de l’Education, et juridiques avec le ministère de l’Energie. Mais surtout des solutions humaines, parce que le problème de la Tunisie, ce n’est pas de trouver des solutions techniques, de les financer mais de s’assurer que les principaux concernés, le personnel et les principaux bénéficiaires (les élèves et leurs familles) s’impliquent, entretiennent, respectent, développent ce qui leur est mis à disposition”.

Le défi sera aussi, estime-t-il, de développer des solutions citoyennes. ” L’aventure que nous avons initiée il y a presque 5 ans est une longue histoire de sabotages, d’échecs, de résignation de certains, de manque de constance d’autres, de promesses non tenues d’institutions, de sponsors, de dégradation, d’arnaques, de perte de temps, d’énergie, de nerfs mais il est toujours resté un très petit noyau déterminé à atteindre les objectifs, malgré les obligations personnelles et professionnelles, parce que conscient qu’on ne peut sortir de la situation dans laquelle se trouvent notre pays et nos compatriotes, si nous restions confortablement installés à parler sans agir, à nous plaindre sans nous battre, à commencer sans finir. Un très petit noyau qui a compris que l’engagement est un contrat moral et qu’un contrat moral oblige à un devoir de résultat moral “.

Wallah We Can (Oui nous le pouvons) est une association tunisienne, apolitique et non religieuse, fondée en 2012, qui œuvre en faveur de l’enfance et de la jeunesse en Tunisie.

Cette association a également lancé un projet d’initiation des parents (en situation de précarité) à l’éco-agriculture sur une terre de 8 hectares dans la localité de Makthar, dans l’objectif de garantir l’autosuffisance alimentaire de l’internat et de garantir aux parents des revenus justes et stables.