Le député Hichem Ajbouni a critiqué, samedi, le projet de Loi de Finances 2021, estimant qu’il s’agit d’un projet sans fil conducteur et qui ne repose sur aucune logique.

Intervenant à la plénière tenue, samedi après-midi (28 novembre) et consacrée à la discussion du PLF 2021, Ajbouni a souligné que “le problème de l’économie tunisienne depuis des années, c’est son incapacité à créer de la richesse. C’est une économie qui partage la pauvreté, à défaut de pouvoir partager des richesses”.

Le député a également fustigé “l’absence de réformes dans ce projet de Loi, dont la réforme du système de compensation, ce qui ouvre la voie au détournement des produits subventionnés, à l’instar des huiles végétales, des bouteilles de gaz et de la semoule subventionnée qui est parfois utilisée pour l’alimentation animale alors qu’elle est subventionnée à raison de 97 dinars le quintal (le coût du quintal s’élève à 137 dinars, alors qu’il est vendu à 40 dinars)”.

Il a également dénoncé “l’absence d’une volonté de lutter contre l’économie de rente qui a étouffé l’économie nationale, bénéficiant à une minorité proche des partis politiques et de certains députés”.

Ajbouni a, par ailleurs, estimé que l’augmentation de l’impôt sur les sociétés exportatrices de 10 à 18% est un très mauvais signal pour les investisseurs nationaux et internationaux, alors que le monde fait face à l’une des pires crises économiques depuis 1929.

D’après Ajbouni, “le ministre du Transport subit des pressions afin d’octroyer des privilèges illégaux à une personnalité qui finance un parti faisant partie de la ceinture politique du chef du gouvernement”.

En ce qui concerne l’économie parallèle, il estime qu’il s’agit là d’un système qui bénéficie d’une représentation au Parlement et qui contribue au financement d’un nombre de partis et de politiciens.

D’un autre côté, il appelle à trouver des solutions pour motiver les banques à accorder des prêts garantis par l’Etat aux entreprises en difficultés.

Par ailleurs, Ajbouni a critiqué les mesures présentées dans le cadre du projet de la Loi de finances 2021 portant, notamment, sur le tourisme, telles que la réduction de la taxe sur la consommation appliquée sur les quads, les yachts et les bateaux de plaisance, soulignant que ces dispositions ne peuvent pas sauver cette activité.

De son côté, la député Samia Abbou a indiqué que “ceux qui gouvernent réellement le pays font partie des lobbies de l’économie, soupçonnés de contrebande, d’évasion fiscale…, et qui veulent contrôler les richesses du pays et la vanne du pétrole, du marbre, du gaz…”.