De très bonnes nouvelles sont annoncées, en ce mois de novembre 2020, pour le secteur du tourisme, activité lourdement affectée par la Covid-19. 

Est-il besoin de rappeler que, selon une étude d’impact de la Covid-19 sur le secteur, le tourisme tunisien va perdre, d’ici la fin de l’année, 27 000 emplois tandis que l’activité hôtelière va régresser de 60%. Les nuitées baisseront à elles seules de 80%.

La première bonne nouvelle est la visite qu’effectuer en Tunisie, du 24 au 27 novembre 2020, le secrétaire général de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), le Géorgien Zurab Pololikashvili.

Objectif : appuyer, en cette période difficile, la destination Tunisie, affirmer la solidarité mondiale face à la pandémie et discuter avec les responsables du secteur des moyens de renforcer la résilience du secteur.

Il s’agit de prouver aux professionnels tunisiens qu’ils ne seront pas seuls à affronter les conséquences de cette pandémie. Dans ce contexte, une convention de coopération technique sera conclue entre l’OMT et le ministère tunisien du Tourisme et de l’Artisanat.

Des fonds pour relancer le secteur

La deuxième bonne nouvelle consiste en la signature, par la même occasion, le 25 novembre 2020, d’un accord de prêt en vertu duquel la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) accorde à la Tunisie 200 millions d’euros. Ce qui est à constituer une bouffée d’oxygène pour un secteur touristique sinistré.

La troisième bonne nouvelle, c’est l’annonce, partout dans le monde, de l’arrivée à maturité de plusieurs vaccins contre la pandémie. Des laboratoires américains (Pfizer, Moderna…), russe (Spoutnik), mais aussi chinois, britannique ont annoncé la disponibilité de vaccins efficaces à des taux assez élevés.

Cela pour dire qu’une vaccination à grande échelle, comme l’a promis le groupe du G20, à l’issue de sa récente réunion en Arabie Saoudite sur la coordination de la réponse mondiale à la pandémie, ne manquera pas de booster la mobilité à travers le monde, et son corollaire, les flux touristiques. La Tunisie, destination touristique confirmée ne manquera pas d’en profiter.

Le gouvernement au chevet du secteur

Last but not least, le 18 novembre 2020, le gouvernement tunisien a décidé pour sa part une série de mesures en faveur des professionnels et travailleurs du secteur touristique.

Au nombre de ces mesures, l’octroi d’une prime mensuelle de 200 dinars aux employés qui se trouvent en chômage technique, le rééchelonnement de la dette relative aux cotisations de la sécurité sociale, jusqu’au troisième trimestre 2020, et l’exonération des pénalités de retard.

Autres mesures, la suspension à partir de janvier 2021 et pour six mois de la taxe appliquée aux agences de voyages au titre de la contribution au Fonds de développement de la compétitivité (FODEC) dans le secteur touristique, fixée à 2 dinars sur chaque siège proposé par les moyens de transport touristique, la prolongation du délai de dépôt des déclarations de l’impôt sur les sociétés au titre des exercices 2019 et 2020 jusqu’au 31 décembre 2021, avec un rééchelonnement du paiement à partir de janvier 2022 au profit des établissements touristiques et artisanaux.

Par ailleurs, les inscriptions sur la Plateforme digitale d’accompagnement des entreprises touchées par la Covid-19, exclusivement pour les établissements touristiques, ont été réouvertes sans l’obligation de se conformer aux conditions imposées aux autres secteurs, étant donné que le secteur touristique est parmi les secteurs les plus sinistrés.

Les professionnels veulent du concret

Pour la nouvelle présidente de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH), Dorra Miled, qui s’exprimait lors d’une récente conférence de presse, «il est important que les textes d’application desdites mesures soient approuvés, en urgence, par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) afin de fournir au secteur le soutien nécessaire au moment opportun».

Toujours selon elle, la FTH est en passe de présenter d’autres propositions allant dans ce sens en vue qu’elles soient disposées dans le projet de loi de finances au titre de l’année 2021.

Espérons qu’elle sera entendue.

Abou SARRA