“Rétablir la valeur travail est une priorité absolue pour l’année 2021. Ces dernières années, cette valeur a été quasi-absente et une certaine légèreté a été constatée même lorsqu’il s’agit de bloquer la production des richesses nationales. Cela n’est plus acceptable et tout le monde doit se remettre au travail pour pouvoir surmonter cette étape difficile”.

C’est en tout cas ce qu’a indiqué le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, mardi 3 novembre 2020, lors d’une conférence de presse tenue au Palais Ennejma Ezzahra à Sidi Bousaid.

Il a ajouté que ” nous ne pouvons plus tolérer le blocage de la production de pétrole, des trains de transport des phosphates ou des routes, peu importe le prétexte avancé. Il faut être conscient de l’ampleur des dégâts que nous nous sommes infligés “.

S’agissant du dossier d’El Kamour, Mechichi a fait savoir que “le dialogue est bien avancé et qu’une grande réactivité est constatée de la part des partenaires sociaux sur ce dossier. Nous avons jusque-là favorisé le dialogue, mais si le blocage perdure, nous allons recourir à la loi et à la force publique pour rétablir l’ordre”.

A une question de savoir si le pays est en situation de faillite non déclarée, le chef du gouvernement a répondu: “le pays n’est pas en situation de faillite et nous n’arriverons pas arriver à cette situation. La situation économique est difficile mais nous sommes en train de mobiliser des solutions qui sortent des sentiers battus pour redresser la donne”.

A une question sur la possibilité de rééchelonner les dettes extérieures, le chef du gouvernement a assuré que “la Tunisie a toujours respecté ses engagements et qu’elle le fera encore et toujours, sans aucune doute. Tous les efforts déployés dans le cadre de la LFC 2020 et de la LF 2021 vont dans ce sens”.

Interrogé sur les 20 milliards de dinars à mobiliser pour combler le déficit pour l’exercice 2021, Mechichi a souligné que “le gap financier est important, il est dû à des facteurs structurels mais aussi conjoncturels en relation avec la pandémie du coronavirus dont les conséquences économiques sont évaluées à 8 milliards de dinars. Le montant du déficit est sans précédent, mais la pandémie est aussi sans précédent, et cela nous donnera de la marge dans nos négociations avec les bailleurs de fonds”.

Et de poursuivre “le principe de vérité et de confiance que nous avons adopté nous garantira, par ailleurs, une réaction positive de la part des bailleurs de fonds. En outre, le fait de se fixer comme priorité de stopper l’hémorragie a aussi suscité un regain de confiance de la part de nos partenaires financiers qui veulent voir se concrétiser les réformes et c’est ce que nous allons faire en 2021”.

Le chef du gouvernement a, par ailleurs, déclaré que “le dialogue se poursuit avec le FMI et nous avons confiance que nous allons obtenir son accompagnement pour nos programmes à venir”.