Le Parti des Patriotes Démocrates Unifié a appris que des membres de Conseil supérieur de la magistrature (CSM), proches du mouvement Ennahdha, ont eu recours au marchandage et ont fait pression sur le Conseil lors de la réunion de ce dernier tenue mardi 27 octobre 2020.

Ces pratiques ont visé essentiellement le président du CSM pour l’obliger à faire volteface et à revoir sa décision concernant le limogeage de Béchir Akermi de son poste de procureur de la République près le Tribunal de première instance de Tunis.

Dans une déclaration rendue publique mardi soir, le PPDU estime que ces pratiques démontrent encore une fois l’obstination et la détermination du mouvement Ennahdha à faire main basse sur la justice pour garantir l’impunité de nombre de ses dirigeants, dont Rached Ghannouchi, accusés dans plusieurs affaires, notamment celle de l’appareil secret du mouvement en question et l’assassinat des dirigeants politiques de gauche (Chokri Belaid et Mohamed Brahmi).

Le PPDU a dénoncé “les efforts frénétiques” qui menacent l’indépendance de la justice, tout en exprimant son appui à tous les membres intègres du CSM, qui s’acharnent à défendre l’indépendance de la justice et à résister contre toutes les tentatives de son instrumentalisation et de sa mise au pas.

Le juge d’instruction près le tribunal de première instance de Tunis, Béchir Akremi, avait été promu procureur de la République le 20 juillet 2016.

Le Collectif de défense de Chokri Belaid avait déposé, le 4 juillet 2016, une plainte contre Béchir Akremi “pour complicité de meurtre sur le sol tunisien et homicide volontaire avec préméditation”.

Selon le PPDU, plusieurs chefs d’accusation ont été retenus contre le juge d’instruction en question. Il est notamment accusé de laxisme dans le traitement du dossier de Chokri Belaid dans la mesure où il a dissimulé des preuves importantes qui pourraient être utiles pour la justice.

Le Conseil de l’Ordre judiciaire avait annoncé, en août dernier, la mutation dudit juge d’instruction de son poste de procureur de la République près le tribunal de première instance de Tunis à celui d’avocat général pour les affaires pénales dans le cadre du mouvement opéré dans le corps des magistrats.