La CONECT et le PNUD ont récemment présenté à Tozeur les résultats de la 4ème édition de MIQYES, le baromètre de la santé de la petite et moyenne entreprise tunisienne, édition spéciale COVID-19, réalisée en partenariat avec le cabinet HLB.

Pour cette 4ème édition, le MIQYES a procédé au diagnostic des PME en 2019 et mesuré l’impact de la Covid-19 et du confinement sur la situation des PME au 4ème trimestre 2020. L’enquête, qui s’est déroulée entre le 3 août et le 4 septembre 2020, a ciblé un échantillon représentatif de 500 PME employant de 6 à 199 salariés.

Les résultats de cette édition spéciale du MIQYES COVID-19 font le constat des difficultés économiques des PME. 90% des entreprises interrogées ont subi le contre coup de la crise sanitaire. 34% d’entre elles ont cessé leurs activités. Peu d’entre elles disposaient de plans de riposte aux crises (20% et 15% l’ont utilisé). 51% des entreprises n’ont pas pu adapter leur activité au contexte et 18% des entreprises interrogées n’ont pas repris leur activité, tandis que chez 50%, la reprise très lente.

Les participants à la conférence ont insisté sur la nécessité d’agir sur le court terme. Les recommandations sont les suivantes :

  • Actualiser l’évaluation du besoin de l’économie en liquidités ;
  • Mieux identifier les mécanismes d’assistance aux PME et ne pas se limiter au financement bancaire, sachant qu’une grande partie des PME (70% à 80%) n’est pas engagée auprès des banques selon le dernier sondage (fait par one to one) ;
  • Reporter le paiement des échéances fiscales et sociales et/ou généraliser le recours aux échéanciers de paiement ;
  • Faciliter l’accès aux mécanismes de financement en capital innovants et opérationnaliser rapidement le financement soutenu par la Caisse des dépôts et consignations ;
  • Injecter de l’argent dans l’économie, notamment dans les secteurs fragiles, saisonniers, à forte concentration de TPE/PME, non éligibles au financement bancaire, comme ceux en lien avec le tourisme et l’artisanat, l’agriculture, l’événementiel, les foires et salons, les spectacles, la culture, etc.
  • Mettre en avant les mécanismes de financement alternatifs au système bancaire en appuyant les initiatives de crowdfunding, de financement de l’économie sociale et solidaire, des start-ups ;
  • Accélérer l’attribution des aides gouvernementales et les rapprocher de leurs véritables bénéficiaires par des mécanismes simplifiés et rapides, non liés au secteur bancaire. La poste et les recettes des finances pourraient en être les leviers.

Il est tout aussi important de restaurer la confiance en les institutions de l’Etat, de simplifier les procédures administratives et d’entreprendre des réformes sur le moyen et le long terme telles que :

  • Digitaliser davantage les services administratifs et la relation des entreprises avec les agences et les institutions publiques ;
  • Instaurer des banques/fonds d’investissement à vocation régionale ;
  • Favoriser les mécanismes de levée de fonds d’impact (pour mobiliser les investissements dans la RSE, dans l’économie sociale et solidaire) ;
  • Moderniser le système bancaire et lui permettre de se doter des moyens de gérer les crédits accordés aux PME.

Le tissu économique tunisien traverse aujourd’hui une crise gravissime et ce sont les TPME qui en paient le prix fort. Pour sauver l’économie les nationales, les mesures adéquates doivent être à effet immédiat.