L’accès au financement est le principal obstacle au développement des entreprises en Tunisie pour 39,4% des chefs d’entreprise interrogés dans le cadre d’une enquête périodique réalisée par la Banque Mondiale (BM) et d’autres institutions financières internationales parmi les bailleurs de fonds du pays.

Pour les chefs d’entreprise et dirigeants de 615 petites, moyennes et grandes entreprises qui constituent l’échantillon de l’enquête, l’accès au financement est suivi par les obstacles de la corruption en deuxième place (15% des enquêtés), puis l’instabilité politique (11%).

Viennent ensuite les obstacles liés au secteur parallèle (8%), aux travailleurs peu formés (5,4%), à la réglementation commerciale (5,4%), à l’octroi de licences commerciales (4,9%), les taux d’imposition (3,2%), la réglementation du travail (3,1%) et l’administration fiscale.

L’enquête a été effectuée par la BM, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), la Banque européenne d’investissement (BEI) et le Département du développement international britannique (DFID), au cours de la période allant, du septembre 2019 à juillet 2020.

Par taille d’entreprises, le classement diffère entre les responsables des petites unités et ceux des grandes entreprises. Ainsi, pour 39% des chefs de petites entreprises (entre 5 et 19 employés), l’accès au financement est le principal obstacle, contre 45% des chefs des moyennes entreprises (entre 20 et 99 employés) et 45% des dirigeants des grandes entreprises (plus de 100 employés).

La corruption occupe la deuxième place pour 16% des chefs de petites entreprises, contre 15% des chefs des moyennes entreprises, tandis qu’elle intervient à la 3ème place parmi les principaux obstacles pour 10% des chefs des grandes entreprises.

Pour ce qui est de l’instabilité politique, elle occupe la 3ème place pour les chefs des petites et moyennes entreprises avec un taux respectivement de 14% et 8%, mais elle vient en deuxième position pour les dirigeants des grandes entreprises (12%).

Les questions posées dans le cadre de l’enquête ont porté sur l’infrastructure, le commerce, les finances, les réglementations, les taxes et les licences commerciales, la corruption, la criminalité et l’informalité, l’accès au financement, l’innovation, le travail et les perceptions des obstacles.

A rappeler que ces entreprises opèrent dans les secteurs manufacturier et des services, citant le commerce de détail, commerce de gros, la réparation automobile, hôtels et restaurants, transport, stockage, communications, construction et informatique.

Ces entreprises sont implantées au nord-est (176), au centre-est (163), nord-ouest et centre-ouest (155) et sud-est et sud-ouest (121). Pour deux de ces trois principaux obstacles, la Tunisie se trouve généralement en bonne position par rapport aux autres pays de la région MENA.

Le pourcentage d’entreprises utilisant le financement bancaire pour financer leur fonds de roulement est plus élevé en Tunisie (41,7%) que dans la région MENA (27,2%) et dans le monde (30%). Idem pour le pourcentage d’entreprises dont la récente demande de prêt a été rejetée, ce taux est de 6,8% pour la Tunisie, 12,2% pour la région MENA et 10,7% dans le monde.

La Tunisie est aussi en bonne position pour ce qui est de la corruption. En effet, l’incidence de la corruption (pourcentage d’entreprises faisant l’objet d’au moins une demande de paiement de pots-de-vin) est de 11,9% en Tunisie, contre 16,5% dans la région MENA et 16,3% dans le monde.

Cependant, le pourcentage d’entreprises identifiant la corruption comme une contrainte majeure est de 56,1%, en Tunisie contre 43,5% dans la région MENA et 32,8% dans le monde.