Le chargé du commerce maghrébin à l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), Ibrahim Trabelsi, exhorte le gouvernement à trouver des solutions pérennes concernant le blocage de commerçants tunisiens exerçant dans la délégation de Ben Guerdane (gouvernorat de Médenine), point de passage des camions de transport des produits agricoles vers la Libye.

Trabelsi a précisé dans une déclaration à l’agence TAP, que le passage des camions, de transport des produits agricoles exportés vers la Libye a été arrêté il y a 6 jours à cause de la fermeture du point frontalier par un nombre de protestataires interdisant l’entrée des camions tunisiens en Libye, en plus de la saisie de près de 25 camions transportant des pommes, des poivrons et des raisins risquant de devenir périmés et par conséquent d’être rejetés.

Il a ajouté que les commerçants protestataires tunisiens refusent d’exploiter les passages dans l’exportation des produits agricoles et refusent leur entrée en Libye pour acheter les produits, pays considéré comme un point commercial dynamique.

Les deux parties tunisienne et libyenne sont parvenues au début du mois de septembre courant, à un compromis permettant aux producteurs tunisiens des produits agricoles, d’exporter leurs marchandises vers la Libye, après une pression exercée par les commerçants libyens et les organisations professionnelles agricoles tunisiennes. Toutefois ce compromis ne permet pas aux individus de se déplacer pour le commerce.

Trabelsi dit comprendre les réclamations des commerçants, portant sur les passages frontaliers, étant donné qu’ils représentent des artères commerciales dynamiques, sachant que le blocage du passage des camions risquent rendre périmées des milliers de tonnes de produits et engendrer par de là des pertes financières considérables pour les producteurs.

Cependant, le responsable a mis en garde contre l’évolution de cette situation difficile, qui risque d’ébranler les relations commerciales tuniso-libyennes, précisant que ce pays frère s’est orienté récemment vers d’autres marchés comme la Turquie pour commercialiser des produits agricoles et des fruits.

Dans le même sillage, il craint l’exacerbation de la situation intenable au cas où des solutions urgentes ne sont pas trouvées, surtout que la Tunisie a réalisé une bonne récolte de pommes située aux alentours de 157 mille tonnes et 120 mille tonnes de grenades dont la moitié serait commercialisée sur le marché libyen.

Trabelsi a fait savoir que le président de l’Organisation Agricole est entrain de discuter avec le ministre du commerce pour éviter le blocage de la route devant l’exportation des fruits tunisiens vers la Libye.

Cette question sera examinée avec le chef du gouvernement. Le gouverneur de Médenine essaye, quant à lui, de convaincre les protestataires d’ouvrir le passage mais ces derniers font la sourde oreille jusque-là.

Pour mémoire, le marché libyen absorbe entre 30 et 50% des produits agricoles tunisiens, ce qui en fait une plaque-tournante pour le commerce, selon Trabelsi qui a estimé que cette situation difficile risque de faire disparaître la filière fruitière tunisienne.

Le Ministère de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche maritime a annoncé l’exploitation d’une ligne maritime à partir du 26 avril 2020, pour l’exportation des fruits vers le marché libyen, en raison de la continuité de la fermeture des frontières terrestres à cette époque.

Il a précisé que la ligne maritime reliant les deux ports de Sfax (Tunisie) et Tripoli (Libye), va transporter les fruits primeurs et saisonniers, dans le cadre d’une convention signée entre le groupement interprofessionnel des fruits (GIF) et une société de transport maritime.