Des actions sur les régimes et les pertes et gaspillages alimentaires aux plans climatiques nationaux pourraient réduire les émissions de gaz à effet de serre de 12,5 Gt Co2 supplémentaires par an, selon un nouveau rapport publié mardi 1er septembre 2020 par le WWF, le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), EAT (forum scientifique mondial pour la transformation du système alimentaire et Climate Focus (un think tank international sur les politiques climatiques).

https://wedocs.unep.org/bitstream/handle/20.500.11822/33597/ndcf.pdf?sequence=1&isAllowed=y

Ce rapport, qui identifie des façons dont les décideurs peuvent agir davantage, de la ferme à l’assiette, a constaté que les pays manquent d’importantes opportunités de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Parmi les 16 actions identifiées, figure essentiellement le passage à des régimes alimentaires plus sains et plus durables avec une proportion plus élevée de végétaux que d’animaux.

La réduction du changement d’affectation des terres et la conversion des habitats naturels, pourrait aussi réduire les émissions de 4,6 Gt Co2 e par an.

Il s’agit également de la réduction des pertes et gaspillages alimentaires, qui représentent 8% de toutes les émissions de GES et l’amélioration des méthodes de production et la réduction des émissions de méthane provenant du bétail.

” Actuellement, les régimes alimentaires et les pertes et gaspillages alimentaires sont largement ignorés, mais en les ajoutant aux plans climatiques nationaux, les décideurs politiques peuvent améliorer leurs contributions d’atténuation et d’adaptation des systèmes alimentaires, jusqu’à 25 pour cent “, lit-on dans un communiqué du PNUE.

En effet, les systèmes alimentaires, qui regroupent tous les éléments et activités liés à la production, à la transformation, à la distribution, à la préparation et à la consommation des aliments, représentent jusqu’à 37 pour cent de toutes les émissions de gaz à effet de serre.

Aux termes de l’Accord de Paris de 2015, les pays devraient réviser ou soumettre à nouveau leurs CDN tous les cinq ans. Cette année, les décideurs politiques ont donc la possibilité d’adopter des solutions pour les systèmes alimentaires et de fixer des objectifs et des mesures plus ambitieux pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et, partant, améliorer la biodiversité, la sécurité alimentaire et la santé publique.

Réduire des émissions équivalant le retrait de 2,7 milliards de voitures de la route !

Des actions ciblant le système alimentaire, telles que la réduction des pertes et gaspillages alimentaires, ou le passage à des régimes alimentaires plus durables, sont largement ignorées, constate le rapport, bien qu’elles présentent l’opportunité combinée de réduire les émissions jusqu’à 12,5 Gt Co2.e -l’équivalent du retrait de 2,7 milliards de voitures de la route.

” Engagements ambitieux, assortis de délais, et mesurables à la transformation des systèmes alimentaires sont nécessaires si nous voulons atteindre 1,5 o futur C. Ne pas le faire, c’est ignorer l’un des principaux moteurs de la crise climatique actuelle. Sans action sur la façon dont nous produisons et consommons les aliments, nous ne pouvons pas atteindre nos objectifs en matière de climat ou de biodiversité, qui sont la base pour parvenir à la sécurité alimentaire, prévenir l’émergence de maladies et finalement atteindre les objectifs de développement durable….”, a déclaré Marco Lambertini, directeur général du WWF-International.

Selon Inger Andersen, Directrice exécutive du PNUE, ” la pandémie a révélé la fragilité de nos systèmes d’approvisionnement alimentaire, des chaînes de valeur complexes aux impacts sur nos écosystèmes. Mais cela a également démontré que les entreprises et les individus sont prêts à mieux reconstruire. Cette crise nous offre une chance de repenser radicalement la façon dont nous produisons et consommons les aliments. Par exemple, réorienter la consommation en réduisant de moitié le gaspillage alimentaire et en catalysant une transition vers une alimentation plus riche en plantes est également un puissant outil d’atténuation du climat dont il faut profiter. Il nous appartient de saisir cette opportunité et de placer les systèmes alimentaires durables au cœur de la reprise verte “.

En 2021, dans le contexte de la Conférence des Parties à la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (COP 15), les dirigeants du monde peuvent convenir d’un nouvel accord pour la nature et les personnes, afin d’arrêter et d’inverser la perte de biodiversité, a-t-on indiqué de même source.