L’ARP a adopté, au cours d’une séance plénière, tenue mardi, avec 130 voix pour, le projet de loi relatif à l’approbation d’un accord de crédit signé le 6 novembre 2019 entre la Tunisie et la Banque Africaine de Développement (BAD), en vue de cofinancer un projet de développement et de promotion des systèmes agricoles dans le gouvernorat de Zaghouan, sans aucune voix contre et avec deux abstentions.

Les députés ont valorisé le crédit destiné principalement à l’investissement et non au renforcement du budget de l’Etat. Le crédit vise ainsi à régler le problème de l’eau destinée au domaine agricole ainsi que l’eau potable dont ont besoin les différentes régions du pays. Ils ont parlé “des foyers de la soif” et de la mauvaise gestion des ressources et leur épuisement ainsi que des puits anarchiques, outre l’équipement de plusieurs puits et l’endettement des agriculteurs.

Certains parlementaires ont évoqué des problèmes causés par les eaux usées et la méthode de gestion suivie par l’Office national de l’assainissement (ONAS) qui ont engendré la pollution des périmètres agricoles et ont obligé les agriculteurs à abandonner leurs activités surtout dans la région du sahel tunisien.

D’autres problématiques ont été pointées du doigt. Elles portent sur le soutien social des agriculteurs et de la main d’œuvre agricole, la sédentarisation des paysans dans leurs régions ainsi que sur la femme rurale, le versement des indemnisations, l’évaluation des projets de développement intégré, l’absence de la vulgarisation agricole et la mauvaise exploitation des terres domaniales agricoles.

En réponse aux questions des députés, le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Oussama Kheriji a souligné que parmi les avantages du projet de développement et de promotion des systèmes agricoles à Zaghouan, figurent le renforcement des systèmes, la dynamisation des structures agricoles et l’intégration des petits agriculteurs, y compris la femme rurale.

Il a indiqué que le projet repose sur un nombre d’études sur les eaux et les périmètres irrigués qui seront installés dans le gouvernorat ainsi que les circuits agricoles et les plans de développement, parallèlement au lancement des appels d’offres sur la réalisation de quatre forages profonds, des travaux de réaménagement d’un périmètre irrigué à Ennadhour, l’équipement de la zone de pompage de l’eau et l’implantation des plants d’oliviers sur une superficie de 500 ha.

Kheriji a précisé que la réalisation de ce projet s’étale sur la période 2020-2025.

Le ministre a évoqué la difficulté du financement des projets d’investissement unilatéralement c’est-à-dire en se basant uniquement sur le budget de l’Etat.

Concernant les déclarations du chef du gouvernement, la question qui se pose c’est qu’il faut maintenir le taux d’endettement aux alentours de 60% disant qu’il ne faut pas s’endetter davantage de l’extérieur.

S’agissant de l’évaluation des projets de développement réalisés, Kheriji a affirmé que son département a déjà exécuté ces projets moyennant un don octroyé par la BAD, indiquant que ces évaluations ont révélé des résultats positifs particulièrement dans le domaine de l’infrastructure et en matière d’intégration des bénéficiaires dans le circuit économique.

Le ministre a évoqué la vision cohérente de son département en ce qui concerne le développement du secteur agricole pour qu’il soit une locomotive pour le reste des secteurs économiques.

Cette vision, a-t-il souligné, vise à faire de l’agriculture un secteur moderne solidaire en développant toutes les filières agricoles, garantissant leur pérennité et en protégeant les petits agriculteurs en tant que maillon essentiel dans la chaîne de production.

Le membre du gouvernement a reconnu l’existence des problèmes au niveau de l’investissement, dont les solutions devraient permettre de réviser les mesures ayant trait à l’octroi des primes d’investissements, sans omettre la lenteur dans la création d’un fonds d’investissement spécifique au secteur agricole.

Pour ce qui concerne les terres domaniales agricoles et des sociétés de mise en valeur et de développement agricole (SMVDA), le ministre a affirmé que les cahiers des charges spécifiques ont été reformulées , soulignant l’existence des structures de contrôles de ces terres d’une manière effective et juridique.

D’autres problèmes ont été signalés au niveau de l’approvisionnement des régions rurales en eau, à cause de l’épuisement de la nappe phréatique du lui-même aux puits anarchiques. Le ministre a indiqué qu’un plan sera, à cet effet, mis en œuvre pour assurer l’approvisionnement dans cette zone.

Par ailleurs, le ministre a souligné l’approbation préalable de la présidence du gouvernement d’allouer des indemnisations de l’ordre de 26 MD au profit des agriculteurs sinistrés au cours de la saison 2018-2019, les pertes enregistrées ayant atteint 210 MD.