Ce sont quatre mousquetaires d’un genre nouveau. Ils sont quatre énarques qui ont la particularité d’avoir été formés en France. Ils ont décidé de doter leur corporation d’un porte-voix en créant l’Association tunisienne des anciens de l’Ecole nationale d’administration de France (ATAENA).

Celle-ci a quatre objectifs :

  • «consolider les relations entre les experts administratifs tunisiens et français et ceux des différents pays du monde, échanger les expériences et les expertises, orienter et instruire les jeunes dans les domaines de l’économie et de la bonne gouvernance»,
  • «œuvrer à faire connaître les compétences tunisiennes à l’intérieur et à l’extérieur du pays»,
  • «nouer des relations avec des associations, organisations et institutions ayant des objectifs similaires, à l’intérieur et à l’extérieur du pays»,
  • «réaliser des activités et des études dans les domaines culturel, économique et social, et le domaine des politiques publiques».

Le quatuor fondateur de l’ATAENA est composé de Karim Chabir (président), Nizar Ammar Ben Sghaier (vice-président), Mohamed Lamine Belhaj Amor (trésorier) et Asma Bouzaouche (secrétaire générale). Le premier et la dernière ont un profil atypique.

Le premier et la dernière ont un profil atypique. Karim Chabir, au parcours le plus riche, est le seul membre de ce groupe à ne pas travailler actuellement pour l’administration ou un organisme public. En effet, en septembre 2019 le président de l’ATAENA a rejoint la Banque mondiale et y opère comme spécialiste des achats. Et ce n’est pas sa première expérience avec un employé international.

Diplômé de l’Institut supérieur de gestion de Tunis (ISG, maîtrise en finance, 2001), de l’Ecole nationale d’administration en Tunisie (ENA, master de public management, 2004), de l’Ecole nationale d’administration en France (cycle international long, 2010), et l’Université Paris-Dauphine (master affaires publiques, 2010), Karim Chabir a débuté sa carrière en 2005 dans la fonction publique en tant que conseiller des services publics, chargé du contrôle des procédures de passation des marchés publics. Il gravira rapidement les échelons.

Au bout de treize mois il est promu chef service à la Commission supérieure des marchés et passe un peu plus de deux ans plus tard sous-directeur à la Haute instance de la commande publique.

Après plus de six ans dans la fonction publique, Karim Chabir est débauché en janvier 2014 par un premier employeur étranger : la Japan International Cooperation Agency (JICA), qui en fait son Senior program officer, chargé du développement du secteur privé.

En novembre 2017, c’est une ONG américaine, FHI 360 -une organisation de développement humain à but non lucratif basée en Caroline du Nord qui l’engage. Il y travaillera un peu moins de deux ans.

Asma Bouzaouache a opté pour la fonction publique après un parcours universitaire plutôt tortueux. Une fois le baccalauréat en poche, elle opte pour l’Institut des Hautes Etudes Commerciales de Carthage où elle décroche une maîtrise en hautes études commerciales. Immédiatement elle change de monde et s’inscrit à l’Ecole Nationale d’Ingénieurs de Tunis pour y obtenir un master professionnel en création d’entreprises et management de l’innovation. Puis entre 2010 et 2016, elle décroche trois diplômes, du cycle supérieur de l’ENA Tunis en administration publique, du cycle international de perfectionnement -relations internationales- de l’ENA Paris, et un master en études européennes et relations internationales à L’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

Asma Bouzaouache est fondée de pouvoir à la Banque de financement des PME (BFPME) depuis janvier 2018, après avoir débuté sa carrière au ministère du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale (2010-2017).

M.M.