Malgré d’incontestables progrès, la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) a encore du chemin pour que la femme puisse exprimer pleinement son potentiel sur le plan économique. C’est ce qu’indique un rapport de la Banque mondiale intitulé «Les Femmes, l’Entreprise et le Droit 2020».

C’est une croyance largement répandue mais loin d’être incontestable : la Tunisie serait sinon une sorte de paradis du moins un terrain plutôt favorable pour les femmes sur le plan économique. Certes, on observe une montée en puissance de la gente féminine dans différents secteurs économiques. Mais notre pays a encore du chemin, beaucoup de chemin à faire pour que les femmes puissent y exprimer totalement leur potentiel sur le plan économique.

C’est en tout cas ce qui ressort de la sixième série du rapport de la Banque mondiale «Les Femmes, l’Entreprise et le Droit 2020» qui place la Tunisie à la 133ème position sur un total de 190 pays.

En Afrique, elle est devancée par l’Ile Maurice (1ère, 34ème sur le plan international), l’Afrique du Sud (2ème, 47ème), le Zimbabwe (3ème, 49ème), Cap Vert (4ème, 50ème), Namibie (5ème, 52ème), Sao Tomé et Principe (6ème, 54ème), etc. Bref, la Tunisie est 29ème sur le plan africain en matière de facilité pour la femme de s’exprimer et s’épanouir sur le plan économique.

Les huit critères du classement…

Le rapport de la Banque mondiale classe les pays après analyse des «décisions économiques que les femmes prennent à mesure qu’elles traversent différentes étapes de leur vie active, ainsi que la cadence des réformes qui ont eu lieu ces deux dernières années, le rapport Les Femmes, l’Entreprise et le Droit contribue aux discussions politiques sur les opportunités économiques des femmes», soulignent ses auteurs.

Ce classement est réalisé sur la base de huit indicateurs (mobilité, travail, rémunération, mariage, parentalité, entrepreneuriat, actifs et retraite) qui «servent à établir des données probantes sur la relation qui existe entre l’égalité des sexes en matière de droit et l’entrepreneuriat ou l’emploi des femmes » et permettent d’analyser la manière dont les lois et réglementations affectent les opportunités économiques des femmes dans 190 économies.

Les économies du Nord, encore elles…

Comme c’est souvent le cas, ce sont les économies du Nord qui occupent le haut du pavé et assurent les meilleures conditions aux femmes dans le domaine économique.

Dans le Top 20, se trouve un premier groupe de huit pays qui fait un carton plein avec un score de 100% (Belgique, Canada, Danemark, France, Islande, Lettonie, Luxembourg et Suède). Il est suivi d’un deuxième groupe réalisant un score de 97,5 (Estonie, Finlande, Allemagne, Grèce, Irlande, Italie, Pays-Bas, Portugal, Espagne et Royaume-Uni). Trois pays (Australie, Hongrie et Norvège) ferment la marche de ce Top 20 en réalisant un score de 96,9%.

Bien qu’elles représentent près du tiers des économies affichant une évolution positive significative observée au cours des deux dernières années, la région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord a encore du chemin à faire. Elle présente le plus grand potentiel d’amélioration, d’après le rapport.

Moncef Mahroug