La crise de la Covid-19 devrait entraîner une baisse de 46,4% du PIB tunisien au cours du 2e trimestre 2020 (avril à juin).

Le secteur industriel sera le plus durement touché (-52,7%), suivis par les services (-49,0%) et l’agriculture (-16,2%), selon une étude d’évaluation intitulée ” l’impact de la Covid-19 sur la Tunisie, économie, système agroalimentaire et ménages “, réalisée par Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives (ITCEQ) et rendue publique samedi 23 mai 2020.

Ces pertes sont le résultat du confinement général de 6 semaines, imposé par les autorités tunisiennes pour contenir la pandémie du coronavirus.

Cette mesure de lutte et de prévention contre la pandémie Covid-19, coûte à l’économie tunisienne une perte en croissance estimée à 3,8% pour la durée d’un mois et à 11,6% pour une durée de 3 mois, estime l’étude de l’ITCEQ.

430 000 emplois temporairement perdus

Le nombre des emplois temporairement perdus à cause de la crise est estimé à 143 000 pour la durée d’un mois et de 430 000 pour trois mois de confinement (jusqu’à juin 2020).

Selon cette étude élaborée en collaboration avec l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI), le revenu des ménages tunisiens diminuera en moyenne de 2,9% pour la durée d’un mois et de 8,6% pour trois mois.

” Des pertes absolues de revenus plus importantes sont observées pour les ménages des zones urbaines de la Tunisie alors que les impacts pour les ménages impliqués dans l’agriculture et d’autres composantes du système alimentaire, les effets ont été moins sévères, sauf pour les ménages dont les membres travaillent dans d’autres secteurs économiques “, explique l’étude.

Elle fait ressortir également que la plupart des dommages économiques dus à la COVID-19 ont touché les secteurs non agricoles en raison principalement de la baisse de la demande des consommateurs. L’agriculture s’est montrée le secteur le plus résilient face à cette crise, selon la même étude.

Les auteurs de l’étude recommandent, par ailleurs, la poursuite de la réouverture progressive de l’économie pour éviter la perte d’emplois permanents et l’augmentation du taux de pauvreté en Tunisie.

” La réouverture de l’économie et le soutien gouvernemental connexe aux secteurs peut également offrir de nouvelles opportunités pour la transformation économique “, estiment les auteurs de cette étude.

Cependant, face à l’ampleur des effets de la Covid-19, les mesures de confinement mises en place par le gouvernement tunisien dans le contexte d’une situation macroéconomique fragile et avec la baisse des recettes fiscales liée au blocage de l’activité, les autorités devront mobiliser des ressources.

Compte tenu de l’ampleur de la crise sanitaire et de ses effets économiques à l’échelle mondiale, tous les pays du monde devraient travailler ensemble pour rouvrir le commerce, le tourisme et aider ces pays, comme la Tunisie, qui ont besoin d’aide pour surmonter cette crise sans précédent, conclut l’étude.