” La situation financière du pays reste difficile, mais les solutions existent malgré la marge de manœuvre réduite au niveau du budget 2020 “, a déclaré le ministre des finances Mohamed Nizar Yaiche.

Intervenant mardi, en plénière consacrée à l’examen du projet de loi relatif à l’accord de prêt entre le ministère des finances et des banques tunisiennes pour financer le budget de l’Etat, Yaiche a rappelé que le chef du gouvernement Ilyes Fakhfakh présentera, au cours de la prochaine période, un programme important et ambitieux .

” Ce programme transparent comporte une série de dispositions difficiles auxquelles tout le monde devra se soumettre “, a-t-il encore affirmé.

Le ministre a précisé que l’action de son département sera basée sur 5 volets essentiels, à savoir l’appui au programme du gouvernement et la préservation des équilibres, annonçant dans le même cadre que ” les salaires seront décaissés dans les délais”.

Il s’agit, également, de restructurer les entreprises publiques, booster le développement (fiscalité, modernisation de l’administration et l’exportation) à travers l’exécution de projets concrets outre l’appui au volet social.

S’agissant de la question de l’endettement, le ministre a estimé qu’une sortie de crise nécessite un taux de croissance qui dépasse les taux actuels (aux alentours de 2%) et qui restent insuffisants pour créer de la richesse et renforcer l’emploi.

Le ministère s’attellera également à maîtriser les dépenses au cours de cette année et les années d’après.

D’après le ministre, ces dispositions nécessitent du temps, ajoutant que les efforts seront axés sur le volet social, notamment sur les catégories vulnérables.

Yaiche a encore expliqué que l’emprunt de l’état auprès des banques locales avec des taux d’intérêts exceptionnels lui a permis de gagner 25 millions d’euros par rapport à l’emprunt sur le marché mondial qui exigent des taux d’intérêts plus importants.

” Cet emprunt qui n’aura pas d’impacts sur les liquidités des banques tunisiennes servira les intérêts de toutes les parties (Etat, banques et clients) “, a-t-il encore fait savoir.

Le ministre a, dans le même contexte, indiqué que son département œuvrera à réduire la dette qui sert actuellement à payer les salaires.

” Notre priorité est de cibler la pression fiscale, réaliser la justice fiscale, la douane et l’économe parallèle “, a fait savoir le ministre.

S’agissant du Fonds monétaire international (FMI), Yaiche a indiqué que les négociations avec ce bailleur de fonds ont repris. ” Ce sont des négociations transparentes basées sur des orientations et des données chiffrées, mais jusqu’à maintenant nous ne sommes pas parvenus à une solution “, at-il encore indiqué.

Les députés ont adopté ce projet de loi avec 118 voix pour, 36 contre et 14 abstentions.