Les phases de transition démocratique sont toujours délicates, et la réussite de tout plan de démocratisation de la société post-révolution n’étant pas requise dans un environnement contraignant, le renforcement de la crédibilité nécessite une impulsion politique forte.

Ceci étant, il est intéressant de mettre en évidence les définitions exactes des termes évoqués précédemment. Le Larousse défini le parti politique comme «un ensemble de personnes ayant des opinions, des aspirations, des affinités communes en vue de mener une action politique ».

Quant au mot “Patrie“, il y est défini comme «une communauté politique d’individus vivant sur le même sol et liés par un sentiment d’appartenance à une même collectivité notamment culturelle et linguistique».

Donc, «est patriote celui qui aime sa patrie et qui s’efforce de la servir ». Dans le même sens, «le patriotisme st l’expression de l’amour pour sa patrie».

En effet, depuis la révolution et le déclenchement du processus de la transition démocratique, les politiciens affichent une volonté d’améliorer le cadre macroéconomique afin de consolider la crédibilité vis-à-vis de population et de la communauté internationale.

Le plan difficile à prévoir est de pouvoir examiner les obstacles qui devraient être levés pour passer à un sentier politique plus élevé pour réussir à obtenir le soutien de la majorité des Tunisiens.

Néanmoins, l’impatience suscitée par la répartition inégalée des fruits de la croissance grandit et risque de compromettre la stabilité politique et sociale.

Quant à la nouvelle équipe dirigeante, confrontée à une situation politique dégradée, a à cœur d’ancrer une véritable démocratie, mais bien des interrogations demeurent sur la relation entre les dirigeants et les partisans des parties politiques.

Contesté par ses adhérents aussi bien par ceux qui refusent le principe même du multipartisme dans le cadre des consensus politiques, il fallait faire face à une rébellion de plus en plus virulente dans l’ensemble du pays.

Même si les gouvernements successifs ont été salués pour la qualité de certains de leurs membres, les actions des parties politiques ont été écornées par des maladresses à afficher un programme essentiellement politique mettant en avant la nécessité d’établir une constitution rénovée et d’organiser des élections affichées comme priorité absolu.

Ce processus a été incarné par des figures politiques hautement respectées dans le pays et sont considérées comme une autorité morale de référence, et ce en tant que chefs de parti qu’ils avaient eux-mêmes créés.

Cette période était caractérisée par un fonctionnement démocratique régulier et une certaine stabilité politique qui tranchait par rapport à un passé tumultueux.

Mais des manifestations ont commencé à se tenir. L’objectif était d’abord d’attirer l’attention des parties sur l’absence de programmes et de réformes structurelles, suivie par des actions et des dispositions réelles.

Plus généralement, les crises politiques successives correspondaient à une dénonciation de l’opposition avec le soutien de la classe moyenne urbaine et d’une partie de la fonction publique.

Ainsi, en matière économique, les tensions inflationnistes se faisaient de plus en plus marquées du fait notamment de la hausse des prix des produits de première nécessité, sans oublier, au plan sociopolitique, le problème des violences islamistes un peu partout dans le pays.

Il résulterait mécaniquement une mutation importante des équilibres qui se jouent entre les forces politiques.

Il est logique de souligner l’importance d’une moralisation de la vie politique qui met en avant des contrepoids nécessaires à toute personnalisation du pouvoir.

Ainsi, le soutien durable de la population aux gouvernements successifs va dépendre de la capacité et au-delà des aspects institutionnels de pérenniser une évolution économique.

Sachant que les incertitudes politiques ont assombri le climat des affaires de sorte que le devenir de la reprise économique va être déterminant pour restaurer la confiance tant à l’intérieur qu’à l’étranger.

Cependant, les réformes structurelles qui auraient pu améliorer durablement l’environnement des affaires étaient négligées au profit des politiques de relance à court terme.

Alors, peut-être une fois la sérénité politique retrouvée, notre pays pourra renouer avec ses ambitions économiques.

Par MOKDADI hamadi 
Diplômé en 3ème cycle des universités parisiennes en économie, banque et finance. Ancien directeur de banque et PDG de diverses sociétés financières et de bourse. Ancien président de l’association AIEFBT (association internationale des experts financiers et bancaire tunisiens). Administrateurs de sociétés cotées en bourse. Formateur et auteurs de plusieurs articles et essais.

*Citation fort connue de feu Béji Caïd Essebsi