La Tunisie doit inscrire l’économie bleue et la gestion intégrée des zones côtières dans sa contribution déterminée nationale (CDN) et son plan national d’adaptation, plaide Catherine Simonet, économiste en développement et chercheurs principale.

“A ce jour, dans la région sud de la Méditerranée, seuls l’Egypte et le Maroc font mention de ces concepts dans leurs CDN”, ajoute-elle en marge de la Conférence des Parties sur le climat COP 25 qui se déroule à Madrid du 2 au 13 décembre 2019.

La gestion intégrée des zones côtières qui permet d’améliorer la résilience face aux changements climatiques à travers la prise en considération des enjeux terrestres et marins, naturels économiques et sociaux du littoral, demeure, selon l’experte, quasi-inexistante dans les politiques climatiques tunisiennes.

C’est également le cas de l’économie bleue qui est pourtant indispensable au renforcement de la gestion durable des ressources aquatiques, estime-t-elle, soulignant que ces deux outils peuvent apporter des réponses à l’adaptation aux changements climatiques et à l’atténuation des émissions de CO2.

Les océans qui couvrent, aujourd’hui, 71% de la surface de la terre occupent un rôle central dans la régulation climatique, souligne l’experte, à travers notamment, l’absorption du dioxyde de carbone présent dans l’atmosphère et la redistribution de la chaleur. “Ils offrent aussi des services essentiels aux populations en termes d’alimentation, de santé, de bien-être et de développement économique”, poursuit-elle.

D’où la nécessité de leur accorder tout l’intérêt nécessaire dans la lutte contre les changements climatiques mais aussi dans la réalisation des objectifs du développement durable.

D’après Catherine Simonet qui travaille sur l’adaptation dans les pays les moins avancés, le Chili, qui préside cette 25e session de la Conférence des parties baptisée COP bleue, en référence à la thématique de l’océan, devrait annoncer un programme de travail sur cette question.

Le dernier rapport spécial du groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), publié en octobre dernier, révèle que les océans ont absorbé plus de 90% de la chaleur excédentaire du système climatique.

D’ici à 2100, ils absorberont 2 à 4 fois plus de chaleur que pendant la période allant de 1970 à l’heure actuelle si le réchauffement planétaire est limité à 2°C, et jusqu’à 5 à 7 fois plus, si les émissions sont plus élevées, selon Simonet.