L’association FACE Tunisie (Fondation Agir Contre l’Exclusion) a organisé, mercredi 20 novembre 2019 à Sousse, une journée régionale d’information et de formation destinée à des jeunes sortis de prisons, et ce dans le cadre du projet ‘‘EBNI’’ qui vise à les appuyer et à les accompagner pour une meilleure réinsertion sociale et professionnelle.

L’innovation de ce projet, mis en œuvre en collaboration avec plusieurs ministères et acteurs publics, dont l’Agence nationale de l’emploi et du travail indépendant (ANETI), l’Agence tunisienne de la formation professionnelle (ATFP) et les Centres de défense et d’intégration sociale (CDIS), avec le soutien de l’Union européenne et de ABC Bank, consiste à mobiliser les entreprises actives dans chaque région cible pour rencontrer ces jeunes, les conseiller, les orienter et leur offrir des possibilités d’embauche ou de formation, selon les profils, les qualifications et les besoins.

Une récente journée régionale a eu lieu, fin octobre à la Cité Ibn Khaldoun à Tunis, rassemblant plus de 80 jeunes du Grand Tunis et de Bizerte et une vingtaine d’entreprises de différentes tailles. Une autre journée de mobilisation est prévue le mois prochain à Béja.

Lutte contre l’exclusion et la radicalisation   

Le projet EBNI est lancé sur trois ans, entre 2018 et 2021, et vise à accompagner 200 jeunes tunisiens de 16 à 30 ans (filles et garçons) dans la construction de leur projet de vie après la prison ou le centre de rééducation. Il intervient dans sa phase actuelle dans 4 régions du pays : Grand Tunis, Bizerte, Béja et Sousse.

Outre la formation des acteurs du milieu socio-éducatif à la détection et à l’accompagnement des jeunes en risque de radicalisation, une centaine d’entreprises, nationales et régionales, sont mobilisées dans le processus d’appui à l’intégration sociale et professionnelle de ces jeunes.

D’après Zahra Ben Nasr, présidente de FACE Tunisie, «le projet EBNI incarne notre volonté d’agir contre l’exclusion, la marginalisation et la discrimination à l’égard des jeunes, des femmes et des couches vulnérables. Nous voulons donner de l’espoir à tout jeune qui est passé par une situation difficile, dans une prison ou un centre de rééducation, et nous œuvrons pour la réhabilitation de son droit à la vie active et à l’intégration sociale». 

Elle ajoute: «Il s’agit d’une responsabilité partagée entre tous les acteurs publics, privés et associatifs qui doivent se mobiliser et collaborer ensemble pour offrir à nos jeunes une seconde chance dans la vie et prévenir ainsi toute forme d’isolation, de criminalité ou de radicalisation».      

Il est à rappeler que la majorité des anciens détenus, pour un délit quelconque, ne trouve de solidarité que parmi d’anciens codétenus ou au sein de réseaux criminels et extrémistes. Plusieurs facteurs peuvent expliquer le phénomène de leur radicalisation dont nous citons : la déstructuration du lien familial ou scolaire, la perte de repères, l’effritement du lien social et les difficultés d’insertion professionnelle et économique.