“Seulement 33,3% des femmes rurales travaillant dans le secteur agricole bénéficient d’une couverture sociale”, selon Khira Cherif, directrice des relations avec les bénéficiaires de la couverture sociale et les structures de couverture sociale à la Direction générale de la couverture sociale.

Dans une déclaration à l’agence TAP, en marge d’un atelier sur la femme et le système de protection sociale organisé par l’union nationale de la femme tunisienne, organisé mardi 19 novembre 2019, Cherif a souligné que ce pourcentage est très faible comparé à celui des hommes bénéficiant de la couverture sociale et travaillant dans le même secteur.

“Le nombre des femmes rurales travaillant dans le secteur agricole et bénéficiaires d’une couverture sociale ne dépassent pas les 93 500 face à 377 000 hommes”, a-t-elle indiqué.

Elle a expliqué la faiblesse de ce pourcentage par l’ignorance des femmes rurales travaillant dans le secteur agricole des services de sécurité sociale et des moyens d’en bénéficier. Elle a souligné, à ce propos, la détermination des départements de la sécurité sociale à diffuser la culture de la sécurité sociale par le biais de bureaux mobiles et à mener des processus de sensibilisation pour encourager les femmes rurales à s’inscrire et à participer à ces services.

Elle a souligné que le Plan national pour l’autonomisation économique et sociale des femmes rurales travaillant dans le secteur agricole, élaboré en partenariat avec les ministères de la Femme, de l’Agriculture et des Technologies de la communication, vise à permettre aux femmes rurales de bénéficier d’une couverture sociale dans des conditions favorables.

Depuis juillet 2019, 250 femmes ont été enregistrées dans le système de sécurité sociale avec un système de paiement des cotisations à distance de manière fractionnée et accessible via les téléphones mobiles, a-t-elle noté.

Cherif rappellera que la couverture sociale totale en Tunisie est de 85%, ce qui porte le nombre de bénéficiaire de la couverture sociale à 4,492 millions de personnes, dont 1,14 million dans le secteur public.

La présidente de l’Union nationale de la femme tunisienne (UNFT), Radhia Jerbi, indique pour sa part que les femmes représentent la catégorie la plus vulnérable aux répercussions de la situation économique difficile en Tunisie aujourd’hui.

Elle a, dans ce contexte, appelé le prochain gouvernement à impliquer le syndicat dans toutes les questions liées à cette catégorie et à solliciter son opinion, car il représente une grande partie de la société touchée.

“Il existe une énorme différence entre l’arsenal de lois en Tunisie sur les droits des femmes et la réalité sociale de ces femmes à tous les niveaux”, a-t-elle estimé, notant que les femmes tunisiennes, en particulier les femmes rurales travaillant dans le secteur agricole, souffrent d’un manque de couverture sociale et sanitaire ainsi que de la pauvreté.