Le conseil municipal de Tunis a présenté mercredi devant la presse les résultats de ses travaux au cours des 16 premiers mois de son mandat après les élections municipales de 2018, notant la réalisation de “certains” projets et passant en revue les problèmes empêchant l’avancement des travaux municipaux selon le plan stratégique établi par le Conseil, les plus épineux étant les fonds limités, le manque d’équipements, la législation et les problèmes de coordination avec les départements centraux.

Le maire de Tunis, Souad Abdelrahim, a présenté un long rapport indiquant que la municipalité effectuait des travaux réguliers de collecte des déchets, ainsi que des campagnes d’hygiène “exceptionnelles” dans lesquelles l’équipement de la plupart des services municipaux était mobilisé, en particulier pour le ramassage des déchets de construction, le désherbage, le nettoyage des rues et des voies d’eau, ainsi que l’assainissement des voies navigables en raison du “manque d’équipement et d’ouvriers dont souffre la direction département de la propreté” de la municipalité.

La municipalité a commencé à élaborer un plan visant à améliorer la collecte des déchets et l’exploitation des décharges, en particulier celui de la capitale, sis à Borj Chakir et attend la mise en place d’une législation pour consolider le partenariata avec le secteur privé afin d’améliorer substantiellement la qualité de la propreté de la capitale étant donné que la baisse du nombre d’agents de 2700 à 1700 et l’absence de possibilité de recrutements en nombre suffisant pour des raisons financières ne permet pas d’atteindre cet objectif.

L’année 2019 a été marquée par un renforcement de la coopération avec des sociétés privées dans les domaines de l’hygiène, de la réhabilitation, de la mise en valeur des parcs. Cela comprend la mise en service d’une société privée pour l’entretien des cimetières, la mobilisation d’environ 250 travailleurs et la conclusion de contrat avec une autre société privée pour l’éclairage du parc du Passage situé près de la Place de la République, au centre de la capitale.

Dans le domaine du contrôle sanitaire des magasins ouverts au public, y compris les magasins et les marchés municipaux, la municipalité a effectué en 2019 environ 10 370 opérations de contrôle et adressé plus de 4 800 avertissements et environ 1080 amendes et 62 décisions de fermeture et procédé à plus de 19 000 inspections de têtes de moutons dans l’abattoir municipal et contrôlé 16 hôtels non classés avec 14 avertissements, selon le rapport.

Le conseil municipal n’a pas été en mesure de fournir des médecins dans la plupart des centres médicaux municipaux, y compris ceux qui s’occupent de services de santé et de services sociaux, en raison de son incapacité à recruter légalement des médecins directement et sans passer par le ministère de la Santé, un cas de rupture qui montre la continuation du vieux schéma central, selon la secrétaire municipale de la municipalité Hafidha Belkhir Medimag.

Dans le cadre de la gestion des installations sportives, la municipalité a procédé à l’aménagement de plusieurs salles de sport, celles notamment du Tayarane, Ezzouhour et Hedi Khefacha, à Ouardia, Gorjani, Belvedère, Ibn Khouldoune et Hafsia.

La maire de la capitale a affirmé que le conseil municipal veut faire de Tunis une “ville de jardins, une ville verte” en créant de nouveaux jardins, en réhabilitant des jardins anciens entièrement ou partiellement, en plantant de nouvelles superficies. “65 000 arbres ont déjà été plantés et un soutien a été fourni aux initiatives de jeunes et de citoyens pour mener des actions de nettoyage spontané”, a-t-elle indiqué.

Une journée d’étude et d’information sera organisée jeudi sur le thème “Municipalité de Tunis, Cité-jardin”, au cours de laquelle le “Plan vert” de la Municipalité de Tunis sera présenté et les mécanismes de réhabilitation et de développement des espaces verts seront discutés.

Le coût total des nouveaux projets du programme d’investissement annuel de la municipalité pour 2019 est de 39 millions et 361 mille dinars.

Par ailleurs, Hafidha Belkheir Mdimeg, secrétaire générale de la municipalité, a annoncé qu’en 2019, la municipalité de Tunisie a réussi à gagner 45 places dans la liste mondiale des municipalités, se classant ainsi 32e pour ce qui est de faciliter les permis de construire et les travaux, mais a toujours du mal à résister à la construction illégale et à la mise en œuvre des décisions de démolition.

Dans le cadre des travaux de rénovation de la ville, le conseil municipal a décidé pendant la période écoulée de cesser d’accorder des licences aux kiosques commerciaux et d’évaluer leur statut avant de prendre des décisions de démolition en cas de violation des règles de santé et de protection de l’environnement, selon le premier assistant du maire Mounir Srarfi.

Souad Abdelrahim a appelé à élargir la flotte de police municipale et environnementale et à faire de la municipalité son principal point de référence, estimant que “l’absence d’un organe exécutif aux mains de la municipalité est un dilemme”.

Le maire adjoint Lasaad Khadr a indiqué de son côté que le conseil municipal était confronté à des problèmes juridiques liés au code des collectivités locales aux “grandes lacunes” et à l’émission de seulement 15 des 400 ordres d’application émis par le gouvernement, ce qui “perturbe la mise en œuvre des programmes municipaux et menace ceux qui veulent accélérer la mise en œuvre d’être poursuivi par le pôle judiciaire financier”.

Le conseil municipal de Tunis a pris ses fonctions le 03 juillet 2019, rappelle-t-on.