Cinq an après sa première expédition en Méditerranée et sa venue à Bizerte, la goélette scientifique française ” Tara ” vient de jeter l’encre, au port de Gammarth (Banlieue nord de Tunis), avec notamment pour objectif de mobiliser les différentes parties prenantes tunisiennes contre la pollution plastique en Méditerranée.

Co-organisée par l’association ” Beyond plastic Med “, cette escale, qui s’inscrit dans le cadre de la clôture de la saison bleue 2019, durera jusqu’au 22 octobre 2019.

” Avec 250 milliards de mircroplastiques à sa surface, la Méditerranée reste l’une des mers les plus polluées dans le monde, d’où la nécessité pour l’ensemble des pays du bassin méditerranéen d’agir en réduisant la consommation de plastique et de promouvoir son recyclage “, a déclaré aux médias, lundi 21 octobre, Romy Hentigner, responsable de plaidoyer à la Fondation Tara Océan.

” Nous encourageons également ces pays à soutenir davantage la recherche scientifique afin d’identifier l’origine des pollutions, de comprendre leur dispersion de la terre vers la mer et d’évaluer leur impact sur la biodiversité marine “, a-t-elle souligné, précisant que cela permettra aux acteurs politiques et économiques de mieux agir à la source.

Selon Hentigner, l’expédition scientifique de la fondation Tara sur la pollution plastique en Méditerranée entamée depuis 2014, révélé que 80% des déchets retrouvés en mer viennent des terres, ce qui représente 8 millions de tonnes par an au niveau mondial, soit un camion-benne par minute selon les estimations. Et de préciser que le polyamide qu’on retrouve dans les filets de pêche ou les emballages domestiques, figure parmi les plastiques les plus présents en Méditerranée.

Laboratoire flottant, la goélette Tara a déjà parcouru, depuis 2003, près de 450 000 kilomètres, faisant escale dans plus de 60 pays lors de 11 expéditions menées en collaboration avec des laboratoires et organismes internationaux.

Les différentes expéditions scientifiques de Tara ont permis la découverte de 100 000 espèces marines microscopiques et plus de 150 millions de gènes issues du monde marin.

Ces expéditions ont également étudié, pour la première fois au monde, le plus grand complexe planétaire, à savoir le plancton (groupe d’organismes généralement unicellulaires) qui a été appréhendé dans sa globalité.

Parmi les principaux objectifs de la fondation Tara Océan, figurent l’identification de nouvelles espèces marines et des sources de pollution plastique, outre la définition d’un modèle de pompe à carbone bleue pour mesurer la capacité de l’océan à séquestrer du carbone et décrire les capacités de résistance, d’adaptation et de résilience des récifs coralliens pour permettre leur survie.