Avec les résultats des urnes des législatives 2019, la mosaïque obtenue et l’absence de blocs pouvant s’entendre rapidement sur un accord de gouvernement, les calculs et les scénarios hypothétiques de possibilités de coalitions se multiplient.

Les blocs selon la nature des partis et coalitions et ayant obtenu un nombre de sièges relativement important :

  • Les islamistes : 73
    • Ennahdha : 52
    • Coalition AlKarama : 21
  • La Gauche : 38
    • Courant démocrate (Attayar) : 22
    • Mouvement du Peuple (Achaab) : 16
  • Les Progressistes-Républicains : 69
    • Qalb Tounès : 38
    • Parti Destourien Libre (PDL) : 17
    • Tahya Tounes : 14
  • Autres partis, coalitions et indépendants : 37 

Si des consultations ont été annoncées entre Ennahdha et la coalition AlKarama sur la composition du prochain gouvernement, plusieurs dirigeants d’Ennahdha affirment que d’autres scénarios restent possibles et qu’il faudra attendre les résultats définitifs des élections législatives et le 2e tour de la présidentielle pour le démarrage des véritables négociations sur la composition possible d’une future coalition pour un gouvernement.

Autant on est sûr que le PDL de Abir Moussi ne gouvernera pas avec Ennahdha et que Qalb Tounes rejette, jusqu’à présent, cette possibilité et qu’il est difficile d’imaginer Attayar et Achaab faire équipe avec AlKarama de Seifeddine Makhlouf dans un même gouvernement avec Ennahdha.

Reste une possibilité qui semble jusqu’à présent l’une des plus probables pour sortir une coalition de base permettant d’envisager la constitution d’un gouvernement avec Ennahdha d’un côté et ses 52 sièges et de l’autre Attayar, Achaab et Tahya Tounes qui totalisent à eux trois 52 sièges.

Cette coalition de 104 sièges puisera pour obtenir une majorité gouvernementale dans les 37 sièges des autres partis, coalitions et indépendants, notamment :

  • Machrou Tounes : 4 sièges
  • UPR : 3 sièges
  • Nidaa Tounes : 3 sièges
  • Al Badil : 3 sièges
  • Afek Tounes : 2 sièges
  • Liste AlAmel : 2 sièges
  • Autres : 20 sièges.

Pour gouverner, il est nécessaire de disposer d’un groupe parlementaire des 2/3, soit près de 145 sièges au minimum estime Lotfi Zitoun dans interview accordée au journal La Presse de Tunisie du 11 octobre 2019, ce qui nécessiterait, dans l’hypothèse développée ci-dessus, d’avoir une bonne partie du bloc des 37 députés ayant obtenu entre 4 et 1 sièges à l’Assemblée.