Plusieurs études ont montré que d’ici 20 ans, entre 50% et 85% des postes de travail vont disparaître à cause de la révolution technologique. La Tunisie doit se préparer à ce scénario et repenser son modèle économique en le basant sur l’économie du savoir.

C’est en tout cas ce que recommande l’ancien ministre de Finances de Béji Caïd Essebsi et président d’honneur de Med Confédération, Jalloul Ayed, qui intervenait, mardi 1er octobre 2019, à la conférence annuelle du think tank, traitant cette année de “l’impact de la numérisation sur le capital humain et la mobilité”.

Med Confédération regroupe 9 organismes établis en Espagne, en France, en Egypte, au Maroc, en Turquie, en Tunisie et en Belgique (des fondations, banques, caisses d’épargne et autres think tank – parmi lesquels l’Institut européen de la Méditerranée IEMed).

Son objectif est d’impulser la coopération socio-économique en Méditerranée.

Ayed a indiqué que la Tunisie devrait revoir “sérieusement” son système éducatif (primaire, secondaire et universitaire) dans l’objectif de l’adapter aux évolutions numériques et technologiques.

“Il est important que ces mutations soient connues à haut niveau gouvernemental et par toutes les organisations de recherche ainsi que les universités pour pouvoir déterminer les impacts de ces changements numériques sur tous les secteurs, notamment l’industrie et les services”, a-t-il dit.

D’après lui, ces deux secteurs font aujourd’hui objet de métamorphoses à cause de la transition numérique marquée par l’apparition de l’industrie 4.0, l’intelligence industrielle, l’Internet des objets, l’impression 3D et le cloud computing.

De son côté, Boutheina Ben Yaghlane, vice-présidente de la MED Confédération et directrice générale de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), a relevé que la Tunisie a l’opportunité d’être au cœur de la révolution numérique et digitale, grâce aux compétences des jeunes tunisiens dans la numérisation et le domaine informatique en général, et au cadre juridique relatif à la promotion des startups ” Startup Act “, qui a permis depuis mars jusqu’à maintenant de créer 129 startups labellisées.

Dans ce cadre, Ben Yaghlane estime nécessaire de mettre fin à “la fuite des cerveaux”, rappelant que plusieurs dizaines d’ingénieurs sont en train de partir chaque année vers les pays européens, notamment vers la France.

Sur le même sujet, le président de MED Confédération, Chris de Noose, a évoqué le besoin d’initier les jeunes au digital dès les premiers âges, pour qu’ils se familiarisent avec ce monde et avec l’innovation en général. L’objectif recherché est, d’après ses dires, de créer un environnement accueillant et incitatif pour les jeunes tunisiens et partant de les dissuader à fuir leurs pays.