Le bateau “Phoenicia” a accosté, pour quelques jours, au port maritime de Gammarth en prévision de son expédition “Phoenicians Before Columbus” (Les Phéniciens avant Columb) qui le mènera vers les côtes américaines, sur l’Atlantique.

Une réception a eu lieu, dimanche 22 septembre, en l’honneur de l’équipage du Phoenicia qui a choisi d’accoster en Tunisie, étape symbolique d’un long périple.

Cet événement est une initiative du Club Didon de Carthage en partenariat avec l’association tunisienne des Officiers de la marine marchande.

Le Phoenicia était parti de Cartegena en Espagne à destination de Carthage en Tunisie. “Du nouveau Carthage à celui d’origine”, lit-on sur le site de l’expédition qui fera la reconstruction du voyage du temps des phéniciens et puniques.

Le Club Didon Carthage indique que le bateau prendra le large, mercredi 27 septembre, à midi, à partir de la marina de Gammarth en passant par le port punique à Carthage pour un périple vers le nouveau Continent.

Dans le cadre de journées portes ouvertes du Club Didon Carthage, il est possible de visiter le bateau et rencontrer son équipage, quotidiennement (sauf mardi) avant le départ vers le nouveau Continent pour une expédition qui tentera de prouver que les navigateurs phéniciens étaient précurseurs.

La présidente du Club Didon Carthage, Arije Ben Sassi, a présenté le bateau comme étant une copie unique des voiliers phéniciens qui devra subir des conditions de navigation identiques à celles des époques phénicienne et punique.

Dans une déclaration à la TAP, elle a expliqué que l’équipage fera usage des techniques de navigation maritime des temps des phéniciens.

Douze membres de diverses nationalités dont le Royaume-Uni, les Etats Unis d’Amérique, la Nouvelle Zélande, le Liban, le Mexique et la Tunisie seront à bord du Phoenicia.

La présidente du Club Didon Carthage a évoqué un bateau long de 20 mètres sur 15 mètres de hauteur, avec un poids qui avoisine les 50 tonnes. Il a été construit en 2008 en Syrie sur l’île méditerranéenne d’Arwad, au large de la ville de Tartous et est une réplique de l’épave du navire “Jules Verne 7” découvert lors de fouilles archéologiques en Méditerranée et dont la construction date de l’an 600 av. J.-C.

La traversée qui devra s’étaler sur trois mois suivra un itinéraire prédéfini qui les mènera de Carthage, vers le Gibraltar ou Djebel Tarek, la ville de Cadessa en Espagne, les îles Canaries (un archipel marocain sur l’Atlantique), pour arriver sur les côtes américaines donnant sur l’océan Atlantique.

Selon Arije Ben Sassi, le point d’arrivée serait en fonction du mouvement des vents qui serait probablement sur les côtes de la Floride ou des Caraïbes.

Chaima Mazen, une Libanaise membre de l’équipage, s’attend à un voyage exceptionnel qui permettrait de revivre les mêmes conditions que les ancêtres dans ce coin du monde à bord de leurs voiliers. Elle a souligné la symbolique du départ des Côtes de Carthage qui fût le berceau des phéniciens et puniques et l’une des villes les plus importantes de l’histoire de la méditerranée.

La libanaise espère une mission réussie pour un périple assez dur et audacieux à la fois estimant que l’expédition pourra jeter la lumière sur une civilisation qui n’a pas eu sa véritable part dans le conte des historiens.

Le but de la traversée est de prouver que la découverte du nouveau Continent était bien avant Christophe Colomb en 1498.

Son équipage adopte la thèse de certains historiens selon laquelle les grands voyageurs phéniciens et puniques ont bien été les premiers à mettre les pieds sur un territoire resté longtemps méconnu.