De nombreux citoyens et représentants d’associations locales et d’organisations nationales à Kébili estiment que les années post-révolution, surtout au cours des cinq dernières années, n’ont rien changé à la situation du développement dans la région.

Les problèmes sont restés en suspens avec, en plus, une dégradation de la situation foncière des terres collectives, une aggravation du chômage, la persistance de la monoculture et l’absence d’investissement dans l’énergie alternative.

Ils préconisent l’accès aux crédits pour la modernisation de l’agriculture, des aides pour l’introduction d’équipements d’économie d’eau et le renforcement des exportations de la région, à travers la création d’unités de conditionnement de dattes.

Ils suggèrent aux futurs députés, qui représenteront la région à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) après les élections législatives du 6 octobre 2019, d’initier des lois qui incitent à l’investissement dans les régions de l’intérieur pour résorber le chômage, diversifier la production et réduire l’exode rural.

Dans une déclaration à l’agence TAP, le président de l’Union locale de l’agriculture et de la pêche, à Kébili-nord, Ali Mrabet, insiste sur la promotion de l’agriculture, la rationalisation de l’exploitation des puits artésiens et la lutte contre les maladies du palmier dont le dessèchement des feuilles, les acariens et le charançon rouge. Il appelle les députés à dépasser leurs clivages et à défendre la région avec une seule voix.

Le président de l’Union régionale de l’industrie, du commerce et de l’artisanat, Abdallah Mkacher, souligne, pour sa part, la nécessité de développer les industries de transformation, de valoriser la position géographique du gouvernorat au carrefour des régions du sud, d’impulser la recherche, de mettre à profit les ressources humaines et de diversifier le produit touristique.

De son côté, le secrétaire général adjoint de l’Union régionale du travail chargé de la fonction publique, Abdeljalil Bouazza, appelle à accélérer la création d’un office des dattes et à régler le dossier des nouvelles extensions agricoles qui sont privées d’aides de l’Etat. Il préconise de renforcer le rôle sociétal des entreprises pétrolières installées dans la région et de développer le tourisme thermal, écologique et culturel.

Anouar Belhabib, membre de la coordination régionale de l’Union des diplômés sans emploi, invite l’Etat à entreprendre de grands projets dans la région de manière à impulser l’investissement. Il demande la réactivation des accords conclus entre la société civile et le gouvernement, de trouver des solutions au problème de la société de l’environnement et du jardinage et d’activer le fonds de développement régional.

Souad Nassib, activiste associative, veut attirer l’attention sur la femme rurale, appelant à renforcer son rôle dans le développement. Elle recommande de promouvoir la formation agricole et en énergie renouvelable.

Tous s’accordent sur la nécessité de mettre de côtés les divergences et d’unir les efforts pour favoriser l’emploi et la création de richesse, dans la région.