La lutte contre les inégalités en matière d’emploi dans le secteur agricole a été au centre d’une conférence, tenue jeudi à Tunis sur le thème “Comment améliorer les conditions de travail de la femme dans le secteur agricole”.

Organisée par la confédération internationale OXFAM, cette rencontre qui regroupe des producteurs agricoles tunisiens, marocains, italiens et espagnols ainsi que des représentants d’associations agricoles vise à débattre des moyens permettant d’améliorer les conditions de travail de la femme opérant dans le secteur agricole.

Wassila Ayari, chargée de mission auprès du ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, a déclaré, à cette occasion, que la femme rurale est victime d’une grande injustice puisqu’elle travaille dans l’agriculture qui demeure marginalisée par rapport aux autres secteurs.

Elle a, à cet égard, passé en revue les formes de marginalisation dont souffre la femme rurale citant, en particulier, l’absence de textes juridiques suffisants garantissant les droits de la femme rurale et la publication tardive (novembre 2015) de la convention collective relative au secteur agricole par rapport aux autres secteurs (1973).

Ayari a dénoncé la poursuite de la persécution de la femme rurale qui travaille dans des conditions très difficiles pour subvenir aux besoins de sa famille (absence de transport sécurisé, salaire inférieur au salaire minimum garanti dans le secteur industriel, risques de maladies professionnelles liées à la nature de leurs activités, absence de textes juridiques qui obligent les employeurs à améliorer la situation de la femme rurale…).

L’intervenante a mis l’accent sur la nécessité de restructurer le secteur agricole et d’élaborer une stratégie globale visant à améliorer les conditions de la femme rurale.

Elle a formé le souhait de voir la présidence du gouvernement accélérer l’adoption de la loi régissant l’économie sociale et solidaire qui va profiter, a-t-elle dit, au secteur agricole puisque 80% des institutions de l’économie sociale et solidaire en relèvent.