Le président de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), Abdelmajid Zar, a averti, dimanche 8 septembre, contre la non activation de la commission nationale de l’importation, ce qui servira les lobbies de l’importation et détruira les systèmes de production.

Zar a précisé, dans une déclaration à la presse accordée en marge de la réunion du bureau exécutif élargi de l’URAP de Sfax, qu’une enquête aurait due être ouverte pour ce dossier, qui a eu un impact négatif sur plusieurs produits agricoles tunisiens et engendré un gaspillage des deniers publics et un déficit commercial.

Il a indiqué que les problèmes enregistrés dans les secteurs de la production des pommes de terre, des œufs destinés à la consommation, des fruits et autres produits agricoles, sont le résultat de l’absence de volonté et de vision du gouvernement, ainsi que du ministère de l’Agriculture au sujet de l’importation, devenue “une épée qui menace les différentes filières agricoles”, a-t-il dit.

Et de relever que la mise en œuvre de la commission nationale de l’importation est à même de rationaliser cette opération à partir de l’identification des besoins essentiels sans impacter la production nationale.

A cet égard, Zar a précisé que seulement 40 % de la capacité de production des filières avicole et des œufs ont été utilisés, à cause de l’importation non étudiée.

Il a averti contre la poursuite de cette politique agricole, car cela peut offrir des opportunités à l’agriculteur étranger et aux lobbies d’importation, nuire à l’agriculteur et au consommateur tunisiens, car les prix vont se situer à des niveaux très élevés.

Le président de la Centrale agricole a souligné l’impératif de renforcer les filières de production, dont les circuits de production et de transformation et de valoriser les produits locaux, en limitant l’importation au strict nécessaire en vue de protéger le produit national. Il a appelé les agriculteurs à élire le candidat à l’élection présidentielle qui répond aux préoccupations du secteur agricole et défend les filières de la production nationale.

De son côté, le président de l’URAP de Sfax, Abderrazek Krichen, a considéré que les agriculteurs seront dans l’obligation d’observer des mouvements de protestation pour défendre les filières de production, si la crise dans le secteur agricole persiste.

Il a également mis l’accent sur les difficultés du secteur de production de l’huile d’olive qui souffre encore des impacts de la crise de l’année précédente, en matière de commercialisation et de prix réduits, ainsi que celui de la pêche, notamment en ce qui concerne le non respect du ministère de plusieurs engagements, notamment l’équipement des embarcations de GPS, en plus celui de la pénurie des semences et des problématiques de la filière des œufs destinés à la consommation.