Depuis 20h ce soir jusqu’à 8h du matin de mercredi 21 août, les zones de Carthage, le Kram et Halk El Oued seront privées d’eau courante. La raison ? L’éclatement d’un canal principal d’adduction. C’est désormais chose courante en Tunisie et à chaque fois en sont victimes certaines localités du pays à tel point que lors de l’aïd El Kabîr, on a crié au complot !

Toutes sortes de théories et d’explications ont suivi les coupures d’eau advenues ce jour-là de dans nombre de gouvernorats et de régions de la Tunisie et les commentateurs ont laissé libre court à leur imagination.

Les férus de la théorie du complot se sont évertués à fournir toute sorte d’arguments étayant la thèse de mains criminelles qui auraient traficoté les centrales d’eau pour faire du tort à l’exercice gouvernemental.

Le premier responsable de la SONEDE pointe du doigt la surconsommation d’eau lors des fêtes. La vérité des prix n’étant pas appliquée ainsi que l’absence d’une stratégie permettant un règlement équitable des factures d’eau, chacun selon ses moyens et ses capacités. Contrairement à ce qu’on pense, ce ne sont pas les piscines qui sont à l’origine de la surconsommation mais plutôt les terrains gazonnés en Tunisie. Le gaspillage de l’eau est surtout lié à l’arrosage à outrance des gazons, au lavage à l’eau du pavage et à l’écoulement inutile du robinet.

Par ailleurs, des observateurs avisés dont Jamel Ksibi, président de la fédération nationale des entrepreneurs en bâtiments et travaux publics l’UTICA, estiment que la vétusté des stations de pompage et l’incapacité des autorités compétentes d’en assurer la maintenance par manque de moyens est la cause de toutes les pannes des stations de potabilisation de l’eau et des circuits de distribution.

« Il n’y a pas que la SONEDE surendettée (200 MDT) qui souffre de cette situation, la STEG où l’on fait du rafistolage s’agissant des postes de transformation électrique en souffre autant avec une production d’électricité pourtant suffisante à la production, et l’ONAS dont les eaux usées polluent plages et mers parce que les opérateurs privés qui assuraient l’entretien des stations d’épuration ne sont plus payés par l’Etat ».

Nous y reviendrons.

A.B.A