Avec la mondialisation, les frontières n’ont plus la même signification et la croissance de l’émigration va continuer pour répondre aux besoins de la mobilité économique. La citoyenneté extra territoriale aura de plus en plus de poids.

Les nations, y compris pour la Tunisie, n’auront plus leurs limites aux frontières géographiques des pays, ce qui implique une nouvelle définition de la citoyenneté et de son rôle dans le développement des Etats qui devront désormais se faire à l’idée d’avoir de plus en plus de leurs ressortissants travaillant à l’étranger pour des périodes plus ou moins longues.

Pour leur part, les nouveaux migrants tunisiens seront plus qualifiés et à fort pouvoir d’achat.

Autant de variables que nous ne pouvons pas négliger dans notre réflexion dans la planification stratégique pour notre pays à moyen et long termes.

La Tunisie compte près de 1,5 million d’expatriés. Cette diaspora pourrait contribuer à la réalisation des plans de développement du pays, à plusieurs titres, à condition qu’on le lui demande et qu’on prenne certaines initiatives.

Selon une étude récente, la diaspora tunisienne à l’étranger assume un rôle important et grandissant dans l’économie du pays depuis 2011.

Les transferts de devises dans le pays par les Tunisiens résidents à l’étranger (TRE) ont été estimés à près de 2,5 milliards $ US en 2016 (l’équivalent de 8 milliards de dinars tunisiens), soit près de 5% du PIB et plus que l’apport en devises du tourisme, des IDE (Investissements directs étrangers) et de l’assistance internationale réunis !

L’apport économique brut de la diaspora à l’économie tunisienne serait plus important si on prend en compte les transferts en nature d’équipements durables (machines, camions, tracteurs, outillages de construction, voitures, ordinateurs, logiciels, savoir-faire, etc.).

La contribution de la diaspora dans le développement de l’économie tunisienne pourrait dans le très court terme évoluer en mettant en place un plan pour des opérations « choc ».

A titre comparatif, les Marocains transfèrent annuellement chez eux 3,8 milliards de US $, les Egyptiens plus de 19 milliards de US $.

Des objectifs plus ambitieux pourrait-être visés pour les transferts en devises pour la consommation, l’épargne et les investissements.

Il nous appartient de fixer nos objectifs et de faire évoluer nos structures pour les adapter aux nouveaux besoins juridiques et humains devant nous permettre de les réaliser.

Vive la Tunisie plurielle, riche de l’apport de tous ses enfants.

Hakim Tounsi