Dans son dernier rapport intitulé «Défis actuels de la durabilité de la dette des pays en développement», la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) estime que “la dette extérieure publique est plutôt soutenable dans la région Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (MENA). Toutefois, la région MENA fait moins bien que l’Asie de l’Est et le Pacifique (17,5%) ainsi que l’Asie du Sud (20,6%). Les ratios dette/PIB observés en Afrique subsaharienne, Amérique latine et Caraïbes, Europe et en Asie centrale dépassent les 30%, d’après le site marocain lematin.ma.

Selon l’organisme onusien, la dette extérieure y représente 22,4% du PIB, contre 25,7% en moyenne pour les pays en développement. Mais elle se dit préoccupée par l’endettement croissant de ces pays qui «a accru la vulnérabilité et sapé les perspectives de croissance». Et pour y faire face, la CNUCED recommande «une coopération monétaire et financière régionale et interrégionale entre ces pays pour le financement du développement». Ce qui est à même de constituer «la solution la plus réaliste pour mettre un terme à l’influence corrosive des profits excessifs des entreprises et de la financiarisation sur le financement du développement et la viabilité de la dette».

Dans son rapport, la CNUCED relève une aggravation de la vulnérabilité de la dette des pays en développement. «Les indicateurs actuellement disponibles montrent que les stocks de cette dette ont augmenté de plus de 8% par an au cours de la dernière décennie (2008-2017) et représentent plus de 25% du PIB pour tous les pays en développement. La Chine détient, à elle seule, 21% de cette dette».

Dans ce cadre, la CNUCED s’alarme particulièrement sur le niveau d’endettement de l’Afrique subsaharienne dont la croissance est jugée «préoccupante».

Selon elle, l’évolution de l’endettement croissant des pays en développement «a accru la vulnérabilité et sapé leurs perspectives de croissance». La CNUCED explique que «les entrées de capitaux ont conduit à une appréciation du taux de change, ce qui a pour effet de réduire la compétitivité de l’industrie nationale et d’accumuler les réserves internationales (notamment pour se protéger contre le risque de liquidité). Ce qui signifie une opportunité manquée en termes d’investissements indispensables et dépenses sociales».

D’une façon globale, la CNUCED fait ressortir dans son rapport que «le stock de la dette est supérieur aux recettes d’exportation dans toutes les régions (dette totale/exportations), à l’exception de l’Asie de l’Est et du Pacifique (Chine comprise) et de la région MENA. Le service de la dette absorbe en moyenne près de 14% des recettes d’exportation».

En guise de conclusion, la CNUCED estime que «la dépendance des pays en développement de l’ouverture financière et commerciale ne leur est pas bénéfique. Il existe peu de preuves qu’elle ait généré les trajectoires de croissance plus élevées promises».