Les questions sécuritaires liées à la transition numérique sont considérées comme étant souveraines, ce qui nécessite leur intégration dans les programmes de la recherche scientifique et dans la formation universitaire, en ce sens qu’elles concernent la sécurité nationale. C’est ce que pense l’amiral Kamel Akrout, conseiller principal à la sécurité nationale à la présidence de la république, alors qu’il intervenait à la conférence organisée à Tunis sur la transition numérique, entre l’économique, le social et le sécuritaire…

A cette occasion, Akrout a expliqué que le développement technologique rapide a impacté pratiquement tous les secteurs et a engendré de nouveaux risques et menaces sécuritaires auxquelles il convient de faire face.

Dans ce cadre, il souligne l’importance de la veille technologique et la nécessité d’adapter les programmes de formation aux nouveaux besoins imposés par la transition numérique rapide outre l’importance de consolider le partenariat entre les secteurs public et privé.

Selon Akrout, 65% des métiers de demain des élèves du primaire ne peuvent pas encore être définis aujourd’hui, ce qui nécessite l’élaboration de plans et stratégies, le renforcement des capacités et la mobilisation des ressources nécessaires pour faire face aux défis de la mondialisation.

Il souligne aussi la nécessité de développer la législation pour qu’elle soit au diapason des mutations technologiques et garantir un environnement propice à l’innovation pour pouvoir retenir les compétences tunisiennes.

Pour sa part, Stephan Buchmayer, chef de mission du bureau DCAF (Centre pour la gouvernance du secteur de la sécurité) de Tunis, a souligné que l’essor des nouvelles technologies et les progrès réalisés dans le domaine de l’intelligence artificielle ont des implications réelles sur le secteur de la sécurité.

Buchmayer estime important d’élaborer une stratégie nationale de cybersécurité qui vise à mettre en place un dispositif de défense des infrastructures critiques nationales, protéger l’information et sécuriser les réseaux de télécommunication mais également développer l’économie numérique afin d’encourager les investissements

Selon lui, il convient également de renforcer et de consolider la formation et l’innovation à travers des pôles d’excellence et d’un réseau d’expertise à la pointe dans la recherche et le développement

Buchmayer soulignera le rôle des chercheurs et des entrepreneurs dans la sensibilisation de la société, des entreprises et des industries aux défis et menaces technologiques, notamment aux attaques cybernétiques de plus en plus sophistiquées.

L’intervenant ajoute que la conférence vise entre autres à approfondir la réflexion sur les aspects clefs dans une stratégie nationale de cybersécurité, contribuer à mettre en lien le milieu académique et le secteur industriel afin de faciliter l’essor des startups et le développement des projets innovants, examiner les moyens de développer les formations et les filières universitaires adaptées aux demandes du secteur technologique.

A noter que la conférence s’inscrit dans le cadre d’un cycle de conférences inauguré en 2016 en étroite collaboration avec la présidence de la République.