Selon plusieurs sources, le Cameroun connaît une pénurie de devises depuis mai 2019. Conséquence arrêt des paiements à l’étranger et décalage important entre le cours des devises officiel et sur le marché parallèle. Du coup, un spectre de dévaluation est dans tous les esprits.

Et selon le site web investiraucameroun.com, pour « juguler la crise des devises, le patronat camerounais propose la suspension temporaire de certaines importations ».

Pour ce faire, et «face aux menaces réelles de paralysie de l’économie, le Gicam (Groupement inter-patronal du Cameroun) maintient le contact avec les autorités monétaires pour que des solutions à cette problématique soient identifiées et mises en œuvre. Le Gicam propose notamment que trois mesures conservatoires soient prises dans l’urgence, qui permettront de limiter les effets néfastes de cette crise des devises : la suspension temporaire de l’importation de certains produits ; le contingentement de l’importation de produits plus ou moins essentiels ; et la priorité donnée au paiement des importations de produits et services essentiels ainsi que des secteurs stratégiques ».

Toujours selon Investir au Cameroun, citant Célestin Tawamba, le président du Gicam, ce dernier a indiqué que «… la rareté actuelle des devises est d’une ampleur sans précédent. Cette situation se traduit au sein des entreprises locales par un ralentissement considérable des opérations d’importation d’intrants, produits et équipements de production, ainsi que de maintenance de l’outil de production ».

Tawamba va plus loin pour dire que « la gravité de la situation est telle que si rien n’est fait dans l’urgence, à plus ou moins brève échéance, la pénurie des devises au Cameroun et dans l’ensemble de la zone Cemac pourrait contraindre les entreprises à suspendre, voire cesser leurs activités, du fait d’une perte de confiance dans des relations distendues avec leurs fournisseurs et partenaires extérieurs ».

Et ce n’est pas tout, parce que le patronat camerounais semble encore plus inquiet, en ce sens qu’«… au-delà du coup dur porté aux importations, la crise actuelle des devises recèle bien d’autres dangers pour l’économie. Les entreprises sont exposées à la perte de protection de leurs actifs, en lien avec le non-paiement effectif des primes dues aux compagnies de réassurance internationales. Le risque pays se dégrade et tend à détourner les assureurs-crédit de nos entreprises ».

Cette crise “inquiète au-delà des frontières camerounaises“, avons-nous titré notre article. Ici nous faisons allusion aux nombreuses entreprises tunisiennes qui opèrent sur le marché camerounais et ceux de la région d’Afrique centrale, car le Cameroun est le plus important marché de la zone CEMAC. Alors, au cas où cette pénurie atteindrait son paroxysme, que feraient les banques tunisiennes, en général, et la Banque centrale, en particulier, pour soutenir les entreprises tunisiennes qui exportent et/ou opèrent sur le marché camerounais ?

Nous y reviendrons avec des témoignages d’entreprises tunisiennes actives au Cameroun.

TB