La question environnementale a été au cœur des manifestations organisées dimanche 9 juin à Bab Bhar et sur la plage du Casino dans la ville de Sfax, dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de l’environnement (le 5 juin de chaque année) et la Journée nationale de la propreté et de l’environnement (le 11 juin).

Ces manifestations ont été marquées par la présence massive la société civile qui a réitéré l’appel pour le droit de la région à un environnement propre et sain.

La ville de Sfax a également observé “une journée sans voitures” aux alentours de l’avenue Habib Bourguiba durant toute la matinée du dimanche. Cette interdiction de circuler pour les automobilistes a été accompagnée par des actions de sensibilisation sur la question du transport dans la ville et ses répercussions à la lumière de la dégradation de la situation environnementale et l’évolution alarmante de la pollution dans la région.

Sur une large partie de l’Avenue principale de la ville et à la grande place devant le siège de la municipalité, des activités culturelles ont eu lieu, notamment des ateliers de peinture avec la participation des enfants actifs dans le mouvement Scouts tunisiens et dans d’autres associations, outre les activités sportives (football, handball et cyclisme) organisées dans le cadre de ces journées.

Sous les tentes installées à cette occasion, les visiteurs ont pu visité une exposition de photographies et des graphiques sur “Taparura” et “le métro de Sfax”, deux projets résumant les rêves des habitants de la région d’une qualité de vie qui coupe avec la pollution et la congestion routière dont souffre la ville depuis des décennies.

Une première ligne du métro de Sfax serait opérationnelle vers 2022, a fait savoir le président directeur général de la société du Métro léger de Sfax, Rachid Ezaier, indiquant que cette ligne sera lancée avec 20 rames, et la programmation des dessertes quotidiennes de 50 000 voyageurs, à raison de 6 minutes d’intervalle.

A cet égard, ce projet devrait, selon lui, contribuer à réduire la circulation automobile dans la ville et par conséquent, diminuer la pollution. Le métro devrait réduire considérablement l’usage des moyens de transport habituels, soit l’équivalent de 85 voitures et 7 bus de moins.

Grâce à l’usage du métro, la qualité de l’air et les indicateurs de développement durable devraient également, connaitre une amélioration notable d’autant que contrairement aux autres moyens de transport, ce genre de véhicules n’émette pas d’agents polluants (dioxyde de carbone).

Les espaces verts devront également, s’étendre sur 35 hectares avec 3100 arbres qui seront plantées sur toute la ligne piétonne parallèle à celle du métro et ses différentes stations, a-t-il ajouté.

Le directeur des services techniques à la municipalité de Sfax, Ryadh Belhaj, a relevé l’importance de la manifestation ” une journée sans voitures ” lancée en 2014, par la municipalité dans la sensibilisation quant aux dangers de la pollution de l’air dus aux activités industrielles et les moyens de transport.

Selon lui, le transport des voyageurs et des marchandises sont responsable à eux seuls, de plus de la moitié du volume de la pollution, qui avoisinent les 54%. Cette pollution est engendrée par le dioxyde de carbone assez nocif pour l’environnement et la santé humaine.

Sur la plage du Casino, des membres de la société civile actifs dans le secteur de l’environnement ont mené une campagne de nettoyage de la plage, la débarrassant des divers déchets naturels et polluants comme le plastique et ce en l’absence quasi totale de la contribution des structures relevant de l’Etat.

Nejib Ghorbel, président du club maritime à Sfax, l’une des associations actives dans le nettoyage et la réhabilitation des plages de la ville, a évoqué une ville privé de son droit à un environnement et des plages propres citant les 100 millions de dinars,- qui demeurent impayées-, annoncés par l’ancien ministre de l’Environnement pour l’aménagement de la plage du Casino.

Pour rappel, la réhabilitation des anciennes plages de Sfax a été lancée en 2015 par les membres de la société civile. Cette action a repris après des décennies d’interruption à cause des activités industrielles et chimiques polluantes des usines MPK dans les années 70.

Les plages ont depuis repris leur place d’antan auprès des habitants et estivants qui les fréquentent pour des promenades et pour la baignade.